Jésus venait d’être baptisé.
Aussitôt l’Esprit le pousse au désert
et, dans le désert,
il resta quarante jours,
tenté par Satan.
Il vivait parmi les bêtes sauvages,
et les anges le servaient.
Après l’arrestation de Jean,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait :
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous
et croyez à l’Évangile. »
Source : AELF
Vous allez peut-être me trouver bizarre mais j’aime beaucoup le carême. C’est le temps, en effet, où Dieu nous ajuste, nous unifie, nous rend plus vrais. J’ai un peu de mal avec le temps de Noël. Je ne suis probablement pas assez pauvre pour comprendre ce mystère qui me dépasse, celui de l’infiniment grand qui se fait tout petit, du tout-puissant qui se fait vulnérable, du Verbe de Dieu qui se fait muet. J’y crois, mais je ne comprends pas tout ! Le temps de Pâques est aussi un temps que je n’arrive pas à vivre pleinement.
Par sa mort le Seigneur nous délivre de la mort, mais je crains que la mort ne me fasse toujours un peu peur ; il guérit toutes nos blessures et toutes nos souffrances, mais il reste encore beaucoup de souffrance dans le monde. Il nous sauve enfin du péché, mais quand je me regarde, je m’aperçois que mon péché reste tenace. Le mystère Pascal remplit mon cœur de joie parce que je sais que je suis déjà sauvé et libéré de la mort, mais c’est en espérance. Tout cela n’est pas encore pleinement réalisé. La joie, je n’arrive donc pas encore à la vivre pleinement ! Pour le temps de Noël, je manque un peu de foi, pour le temps de Pâques je manque un peu d’espérance.
Le carême, temps de la charité qui se donne du mal, me semble plus vrai, plus adapté à notre condition de pauvres pécheurs, qui souffrent, qui transpirent, qui travaillent et qui se trompent souvent, et qui se relèvent avec la grâce de Dieu. Je suis inconstant, mais la charité de Dieu s’adapte, m’attends, me conseille et me corrige.
Dans le temps de Noël, comme dans le temps de Pâques, il faut que je m’adapte à Dieu, il faut que je croie beaucoup, que j’espère beaucoup, en peu en aveugle, et c’est à moi de rejoindre la perfection de Dieu qui se manifeste de façon éclatante dans le mystère de l’Incarnation et dans le mystère de la Rédemption. Dieu n’a pas besoin d’espérance, il EST notre Espérance. Il n’a pas besoin d’avoir la foi non plus puisqu’il est l’objet de notre foi. Dans le temps du carême, c’est Dieu qui s’adapte à ma faiblesse. Il déploie sa charité. C’est lui qui vient à la rencontre de mon imperfection, c’est sa puissance qui vient à la rencontre de ma faiblesse, et je sais que si je tombe, si je pèche à nouveau, si je suis infidèle et même si je n’accomplis pas comme je l’avais prévu, mon effort de carême, il me poursuivra toujours de son amour, il ne se lassera jamais, il ne me laissera jamais tomber.
Le carême, contrairement aux apparences, c’est le temps où Dieu agit en profondeur. Le carême, c'est le temps des soldes de Dieu : un petit effort et quatre fois plus de grâce. Certes, il nous invite à participer, un tout petit peu, comme pour rétablir notre dignité blessée, comme un père qui invite son enfant à participer à son œuvre, mais c’est lui qui fait tout le travail. Oui le temps du carême me semble plus adapté à ma condition vacillante. Le carême intègre mieux également mes difficultés, mes combats, mes chutes. Plus que cela, il m’offre la grâce du Christ pour me relever, et son exemple, que l’Evangile d’aujourd’hui nous rappelle. C’est lui, nous dit l’Evangile d’aujourd’hui, qui est vainqueur en nous de l’orgueil, de la concupiscence et de la volonté de puissance.
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