Près de Durtal, l'entreprise Rairies-Montrieux fabrique les 500 000 plaquettes en terre cuite émaillée qui habilleront les façades du village des athlètes des Jeux olympiques de Paris en 2024. Un gros challenge pour l'entreprise, qui a dû créer des formes et des couleurs exprès.
A un an et demi des Jeux olympiques de Paris 2024, l’entreprise angevine Rairies-Montrieux est déjà qualifiée. Elle fabrique les plaquettes en terre cuite émaillée qui habilleront les façades du village des athlètes.
Créée en 1910 par la famille Montrieux aux Rairies, près de Durtal, cette entreprise emploie 105 salariés. Ils fabriquent des carreaux, des briques et des plaquettes de parement à partir de l’argile des carrières voisines.
Ce savoir-faire centenaire a séduit l’architecte du village olympique, qui leur a commandé 500 000 plaquettes émaillées. C’était un gros challenge pour l’entreprise, qui a dû créer des formes et des couleurs nouvelles.
Dans l’atelier de fabrication, l’extrudeuse tourne à plein régime. L’argile rouge est poussée à travers une filière d’où sortent les plaquettes. « Une filière, c’est comme un hachoir à viande où vous avez la forme de la plaquette », résume Arnaud Salmon, responsable de l’outillage.
Il a dû créer des filières exprès pour les plaquettes du village olympique. « On dessine les formes que l’on veut dans un moule en acier, explique-t-il. C’étaient des formes inédites pour nous, des formes bombées, triangulaires et ondulées, donc c’était un vrai challenge. »
Après deux jours de séchage, les plaquettes sont disposées à la main dans un grand four à bois, où elles cuisent 48 heures à 1 040°C. Une fois refroidies, elles passent à l’émaillage.
« On applique une première couche, puis une deuxième avec un colorant naturel, et ensuite on les cuit pour donner le côté émaillé, cristallin », décrit Paul-Vincent Diquero, responsable de l’export. Cette deuxième cuisson à 1 020° dure 24 heures.
Pour trouver les teintes voulues par l’architecte, des couleurs pastel dans les tons bleu, rose, vert, il a fallu de nombreux essais. « Parfois j’ai eu de la chance et ça a pris trois jours, mais il y a certaines couleurs où ça a pris quatre semaines », confie Adrien Fayolle, responsable de la recherche des teintes.
« On a un petit laboratoire avec différents éléments chimiques, des pigments minéraux, qu’on mélange en fonction de notre couleur cible, explique-t-il. On les cuit, j’analyse et je réajuste en fonction du résultat. Je vois s’il faut rajouter plus de vert, plus de blanc, etc. »
Il a fallu deux mois pour trouver la recette de la trentaine de teintes qui habilleront bientôt les 5 400 m² de façades de sept bâtiments du village olympique. « C’est une vraie fierté pour toute l’entreprise, mais aussi une vitrine à l’international », se félicite le responsable de l’export.
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