Dans l’Occident latin, le mois de mai est dédié à Marie, depuis le 13e siècle, semble-t-il. On raconte que Philippe Néri (16es.) avait l’habitude de rassembler les enfants, le 1er mai, autour d’un petit autel de Marie. Bien avant, le dominicain Henri Suso (14e) tressait des couronnes des fleurs pour les offrir, aux premiers jours de mai, à la Vierge. C’est en 1724 que le mois de mai sera largement consacré à la Vierge, à l’instigation du collège romain des jésuites. Enfin, en 1815, le Pape Pie VII approuve officiellement cette pratique.
Cette dévotion, parfois source de difficultés dans le dialogue entre les Églises chrétiennes, peut nous apparaître dépassée, voire désuète peut-être. Pourtant, n’est-ce pas l’occasion d’une parole à propos de cette femme, Marie, pleinement femme, avec son mystère sur lequel personne ne peut mettre la main et qui aima le Christ plus que nul autre. Elle, fidèle en toutes circonstances, jusqu’au pied de cette croix inique où meurt son Fils, innocent des crimes dont il est accusé. Elle, présente aux premières lueurs de Pâques afin de constituer, avec les disciples, la première communauté des chrétiens.
Alors comment bien parler d’elle ? On évoque l’humilité de Marie, c’est vrai. Mais c’est elle aussi qui, avec audace, déclare que toutes les générations parleront d’elle. On salue sa grande douceur. Mais c’est bien la même qui n’hésite pas à proclamer que le Seigneur renverse les arrogants, qu’il fait tomber les puissants et renvoie les mains vides ceux qui s’imaginaient tout posséder.
Marie recueille, en son sein, la vie venue d’ailleurs pour que la vie de Dieu prenne corps en ce monde. Voilà ce qui est promis à qui souhaite vivre du souffle de Dieu : recueillir la vie qui vient de dehors. La beauté de Marie lui vient de l’intérieur. Elle est épiphanie qui prend sa source dans l’assurance que Dieu est là, en ce monde, dans les plus humbles, dans la foule de celles et ceux qui cherchent, doutent, aiment, comme elle, avec elle, selon ce que chacun peut et désire. Sans école, ni bannière particulière. Au plus secret de la vie.
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