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Journée Mondiale des Malades: les aumôniers d'hôpitaux, une présence écoutante au milieu de la souffrance

RCF, le 9 février 2018 - Modifié le 22 novembre 2024

Dimanche, les catholiques vont célébrer, comme chaque année, la Journée Mondiale des Malades, une journée qui sera également dans les diocèses un dimanche de la santé.

Costantino FioreCostantino Fiore

L’occasion de porter une attention toute particulière aux malades mais aussi à ceux qui les accompagnent.
 

Entrer dans une démarche d'accompagnement

Costantino Fiore est aumônier national des établissements de santé au sein de la CEF, et aumônier à l’hôpital de la Croix Rousse à Lyon. Il rappelle que c’est toujours le patient qui demande à l’aumônier d’intervenir. Jamais l’inverse. Cela peut aussi être du fait de la famille, ou du personnel soignant. "On arrive face à la porte de la chambre du patient avec cette demande, un accompagnement religieux, un acte de culte, ou une demande d’écoute au sens plus large. On attend d’être accueilli car la chambre d’hôpital, c’est l’espace privé du patient. On rentre dans une relation et une démarche d’accompagnement" explique-t-il.

Le temps d’hospitalisation tend aujourd’hui à se réduire de plus en plus. Un changement qui n’est pas anodin pour les équipes d’aumônerie. "Cela pose beaucoup de questions pas seulement pour les aumôneries d’hôpitaux, mais également pour la pastorale en général. Certains patients rentrent à domicile avec des pathologies lourdes, il y a parfois des soins palliatifs qui se mettent en place à domicile. La question est de savoir comment l’Église peut accompagner ces gens" précise l’aumônier lyonnais.
 

Lutter contre la souffrance et la solitude

Quand on parle de personnes malades, vient régulièrement sur le tapis la question de la solitude et de l’isolement. "Dans mon lieu de travail, il y a beaucoup de demandes de patients qui ont besoin d’être entourés. J’ai eu une discussion avec le directeur d’un hôpital gériatrique, qui me disait que dans son établissement, une personne sur deux ne recevait jamais de visite. L’Église a un rôle à jouer que ce soit pour les patients hospitalisés, ou à domicile" ajoute Costantino Fiore.

Travailler dans un hôpital, c’est bien évidemment côtoyer la souffrance. "On ne s’habitue jamais à la souffrance car chaque souffrance est vécue d’une manière singulière. Chaque personne porte sa souffrance d’une manière absolument originale. Deux choses m’aident à tenir dans ma mission : la prière personnelle, et la vie d’équipe à l’hôpital où il y a une forme de prière commune et de relecture de la pratique pastorale, une forme d’échange formel ou informel qui aide à prendre de la distance positive par rapport aux situations difficiles que l’on peut vivre au quotidien" témoigne Costantino Fiore.

Être à l'écoute de tout le monde

En tant qu’aumônier, Costantino Fiore est un observateur privilégié et permanent de l’hôpital, de son personnel. "On fait évidemment partie du personnel de l’hôpital. La plupart des aumôniers en France sont salariés des établissements de santé. Si on se positionne au niveau du cadre que l’hôpital nous propose, il n’y a aucun problème. Il existe des dispositions règlementaires pour les aumôniers dans les hôpitaux publics" précise-t-il.

La souffrance du milieu hospitalier, de son personnel, n’est un secret pour personne. "On constate cette souffrance, on est à l’écoute. La mission de l’aumônier est vraiment de rentrer en contact avec les équipes soignantes et de s’articuler avec elles pour prendre en compte les besoins des patients. On est aussi  à l’écoute des souffrances liées à la charge de travail et au rythme de travail qui ne permet pas au soignant d’être à l’écoute du patient. On a aussi un regard pour les administrateurs d’hôpital. On essaie d’être une présence écoutante de tous les côtés" conclut-il.

 

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