Le Conseil National des Barreaux présente trois propositions aux candidats à l'élection présidentielle. Des propositions qui visent à rendre la Justice plus accessible, et (re)faire de l'avocat la clef de voûte de la relation entre les français et le droit.
71% des Français considèrent que les injustices ont augmenté. Selon ces derniers chiffres, parus dans un sondage Ifop commandé par le Conseil national des barreaux, les relations entre la Justice et les justiciables ne sont pas des plus intimes.
De nombreuses formes d'injustice égratignent la confiance qu'ont les Français dans le système judiciaire, parmi lesquelles l'éloignement géographique des institutions, la dématérialisation à outrance, une méconnaissance du fonctionnement judiciaire et les frais de justice.
L'avocat est la voix et la plume du justiciable français. Jean-Raphaël Fernandez, bâtonnier du barreau de Marseille.
Les barreaux de France suggèrent donc la constitutionnalisation d'un recours à l'avocat, de donner une compétence budgétaire aux institutions publiques locales pour qu'elles puissent favoriser l'implantation de maisons du droit et une déduction d'impôts, ou crédit d'impôts, pour faciliter ce recours à un avocat.
La mobilisation des magistrats, avocats et greffiers au mois de décembre avait fait grand bruit et le manque de moyens a été entendu par les autorités politiques, pourtant, le bâtonnier de Marseille, Jean-Raphaël Fernandez, se dit préoccupé par les propositions liées à la Justice dans les programmes des différents candidats à l'élection présidentielle. Ces trois propositions visent donc à mettre au coeur du processus politique l'amélioration de l'accès à la Justice, pour tous.
Des avocats saisis trop tard
Par défiance, par manque de moyens, par méconnaissance, les français font trop souvent appel à un avocat lorsqu'il est presque trop tard. "Nous ne sommes pas seulement compétents lorsqu'il y a un litige" témoigne une avocate à la conférence IN/Justice organisée à Marseille le lundi 21 mars.
Ces propositions ont pour but d'inciter les français à consulter un avocat en amont d'un éventuel litige.
Cité judiciaire à Marseille
Annoncée par le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, Marseille devrait bientôt avoir sa propre cité judiciaire, sur 40 000 mètres carrés.
Marseille qui, en matière d'accès au droit, enregistre de grands retards en comparaison d'autres grandes villes de France mais qui doit aussi faire face à une réalité de terrain complexe et plurielle, changeant parfois d'une rue à l'autre.
Une cité judiciaire qui doit s'ancrer "au coeur de la cité" insiste Jean-Raphaël Fernandez, bâtonnier de Marseille. Une position dans le centre historique pour un bâtiment d'une telle envergure et importance est "essentielle pour une société démocratique en bonne santé".
Elle devrait voir le jour d'ici 6 à 10 ans.
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