Cette grande consultation réunit les représentants des étudiants, des présidents d’université, des enseignants et des parents d’élèves. La réforme doit notamment mettre fin au tirage au sort et officialiser une sorte de sélection qui ferait son entrée à la fac, même si celle-ci existe déjà plus ou moins à travers des pré-requis. Cette décision inquiète les associations étudiantes.
L’accès à l’enseignement supérieur débute déjà avec le fameux système APB, admission post-bac. Et force est de constater que ce dernier fonctionne assez mal. A l’heure actuelle, 87 000 lycéens ne savent pas s’ils seront pris dans une université à la rentrée prochaine. "APB est un outil numérique, un algorithme qui enregistre les vœux des bacheliers avant leur bac. C’est un outil dont l’objet est de plus en plus complexe car le nombre d’étudiants augmente chaque année" explique Khaled Bouabdallah, président de l’Université de Lyon et vice-président de la Conférence des présidents d’universités.
Depuis quelques années, on met en avant la faillite française sur l’orientation des élèves après le lycée. "Il faudrait que l’on travaille sérieusement sur la question de l’orientation, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il faudrait que l’on puisse faire confiance aux universités et aux équipes pédagogiques qui sont les mieux à même de savoir quels sont les bons critères d’orientation. Et il faut enfin des moyens significatifs pour arriver à une orientation pertinente, qui ne se traduirait pas par 70 % d’échec en 1ère année de licence" ajoute Khaled Bouabdallah.
La ministre, Frédérique Vidal, a annoncé lundi la fin du tirage au sort pour accéder à l’université. Une bonne nouvelle pour Khaled Bouabdallah. "Personne ne peut défendre le tirage au sort qui n’est pas la plus intelligente des formes de sélection" explique-t-il. Ce mot sélection, cela fait des années qu’il oppose de nombreux acteurs du monde universitaire. A l’heure actuelle, si l’on est bachelier, on est accepté d’office à l’université. Mais à cause de ce système-là, certaines filières sont sous tension.
"Si la demande est trop forte, alors il y a un tirage au sort" lance encore Khaled Bouabdallah. Pour tenter de résoudre cette crise, certains présidents d’université mettent en avant l’idée de pré-requis. "Cela permet de bien travailler en amont avec les étudiants pour savoir quelle est la filière qui est la plus adaptée à leurs souhaits. Du coup on leur propose quelque chose qui va les faire réussir !" plaide le président de l’Université de Lyon.
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