Il fait rêver ce « gros poisson » comme disent les enfants, nous-mêmes ayant du mal à ne pas y penser, mais on a appris que c’était un mammifère, comme l’être humain, allaitant ses petits, petits si on peut dire… Certes, le baleineau comme les êtres humains, pèse un vingtième du poids de leur maman et environ un tiers de sa taille. Baleine et baleineau, voilà les mots du jour !
Le baleineau me fascine, parce que sitôt né, il lui faut foncer vers la surface pour prendre une première respiration et éviter la noyade. Il suit sa mère immédiatement et tout le groupe de baleines le protège. Il y a des chiffres qui laissent rêveur, le bébé rorqual bleu gagne par exemple 81 kg par jour, en consommant quotidiennement 90 kg de lait maternel. « Maman, j’ai pris du poids ! » Et pour être plus précis le baleineau mesure déjà sept mètres de long à sa naissance et pèse deux à trois tonnes. En bref, à côté des baleineaux, franchement nos bébés ne font pas le poids. Heureusement d’ailleurs !
Alors passons à la maman du baleineau, d’où tient-elle son nom ? Au départ, il y a le grec phallaina, qui en latin a donné ballaena, pour aboutir à la baleine en français vers 1100. Comment l’animal est-il défini dans nos premiers dictionnaires ? Richelet y voit une « bête marine couverte d’un cuir dur & noir, longue le plus souvent de trente-six coudées, épaisse de huit, avec une ouverture de gueule de huit pieds, & deux grandes nageoires sous le ventre. » De son côté, Furetière déclare que « c’est le plus gros des poissons ». Et dès 1571, on décrit- la baleine avec force adjectifs éloquents : « baleine monstrueuse, très grande, marine ou marinière, hideuse, vaste, cétacée, merveilleuse, océanique ». J’aime bien la baleine marinière…
Mais déjà en 1680, est décrite l’autre baleine, celle des vêtements. Et là Richelet en fait une « partie de la côte de baleine qu’on met dans le corps de jupe ». En réalité, cette lame flexible est tirée des fanons de la baleine, les fanons étant ces lames cornées qui garnissent sa bouche et retiennent le plancton dont elle se nourrit. Et on aimerait tant que ce que décrit Furetière soit encore vrai. Je le lis : « Les baleines sont en si grande abondance au Nord de l’Islande… qu’en été, ces monstres nagent et s’ébattent en grosses troupes comme des carpes dans un vivier… » Eh bien que vivent baleines et carpes et qu’elles s’ébattent joyeusement !
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