Le sommet international sur les océans qui s'est déroulé à Brest du 9 au 11 février a soulevé plusieurs enjeux. Les aires marines protégées, le transport maritime ou encore l'éducation à la mer sont quelques exemples qui touchent directement la Bretagne.
Le transport maritime, c’est près de 90 % du transport mondial et aussi environ 3 % des émissions de gaz. La filière a donc un rôle à jouer et doit tendre à une décarbonation. Il faut pour cela, agir notamment sur le carburant."C’est difficile aujourd’hui de trouver des solutions pour des navires qui font des voyages trans-océaniques. On a besoin d’autonomie très importante", explique Nelly Grassin, responsable environnement pour Armateurs de France, l’organisation professionnelle des entreprises françaises de transport et de services maritimes.
on part sur un mix énergétique parce qu'il n’y a pas de solution unique qui marchera pour tous les types de navires
Certains font le choix de développer le voilier cargo. C'est le cas notamment de Grain de Sail, basé à Morlaix. Pour Armateurs de France, "c'est une solution qui est extrêmement prometteuse" mais est-ce possible à grande échelle? A en croire Nelly Grassin, "il y a vraiment des études à faire et des améliorations à apporter mais on peut s'attendre à ce que cela prenne une ampleur assez importante".
C’est l’un des sujets évoqués lors de ce sommet, les aires marines protégées. Certains Etats comme la France veulent en augmenter le nombre. Mais se pose la question de la protection de ces espaces. Est-elle assez forte ?
Les critères choisis vont-ils assez loin? Pour Sylvie Detoc, directrice régionale de l’office français de la biodiversité en Bretagne, "on n’a pas forcément les mêmes caractéristiques de milieux. La nature, la biodiversité est diverses et variée et l’homme et son action sur cette nature est aussi différente […] donc forcément, on va adapter la réponse en fonction de la nature de la sensibilité du milieu".
Là où des associations réclament une protection plus forte des aires marines protégées, la réponse des autorités est plus mesurée : " il y a des secteurs qui vont requérir des réglementations pour pouvoir limiter ou interdire un certain nombre d’activités qui sont très impactantes pour cette biodiversité. […] On a besoin de poursuivre la protection, en intensité et en extension de superficie ".
Parmi les ateliers programmés lors du One Ocean Summit, l’un portait sur l’éducation mondiale à la mer et l’engagement de la jeunesse pour l’océan. Un travail dans lequel le réseau d’éducation à l’environnement de Bretagne (REEB) a un grand rôle.
Il met au point des supports pédagogiques à transmettre à ceux qui sensibiliseront le grand public. Selon, Sophie Houbart, animatrice du REEB et coordinatrice de la commission Mer et littoral, "l’idée, c’est que chacun puisse avoir les outils pour devenir lui-même un éducateur du milieu marin".
Cela a commencé dans les années 50 par les classes de mer. Aujourd’hui, le but est de faire évoluer la manière dont est perçu l’océan.
même si la Bretagne est maritime et concerne beaucoup de personnes, on constate encore qu'il y a un besoin de reconstruire les représentations de leur lien avec le milieu maritime. Ils sont souvent plus tournés vers la terre que vers la mer
L’un des outils que vient de développer le réseau, c’est une application mobile, Bernic&clic. Elle permet d’observer et reconnaître 130 espèces du bord de mer breton.
Le réseau accompagne aussi le développement des aires marines éducatives : "c’est un bel outil pour former des écocitoyens dans les écoles mais aussi autour. Cela permet une vraie éducation au territoire".
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !