A Angers, la clinique de l'Anjou vient de se doter d'un casque de réalité virtuelle. Objectif : distraire les patients lors de soins ou d'opérations. Cela peut même permettre d'éviter une anesthésie générale. Reportage.
A Angers, la clinique de l’Anjou vient de se doter d’un casque de réalité virtuelle pour améliorer le bien-être des patients. C’est une initiative de l’association de soignants Camomille, qui œuvre pour le bien-être des patients au long cours.
Grâce à un don de 8 000 euros du Comité féminin 49, qui lutte contre le cancer, elle a pu acquérir ce casque, spécialement conçu pour l’usage médical. Arrivé mi-octobre 2021, il commence juste à être testé sur les patients.
Allongé sur la table d’opération, Alain se fait retirer une tumeur bénigne sous le bras. « Cette opération se fait très bien sous anesthésie locale, mais elle peut être impressionnante, et c'est une zone sensible », explique le chirurgien Nicolas Paillocher.
Grâce au casque de réalité virtuelle, Alain est parti dans l’espace. « Je vois une espèce de grosse planète qui arrive, décrit-il. C’est plutôt sympa. » Les patients peuvent aussi se retrouver dans les fonds marins, en forêt ou dans une prairie, sur fond de musique douce diffusée dans le casque.
« Le but est de les décaler de la réalité, de les plonger dans un monde plus en douceur, plus en détente, pour pouvoir faire des soins soit invasifs, soit douloureux, qui deviennent ainsi supportables pour eux », explique Julie Aubry, secrétaire de l’association Camomille.
Le casque a même servi pour une opération qui se fait d’habitude sous anesthésie générale : la pose d’un cathéter pour une chimiothérapie. « Ça s'est très bien passé », raconte l’infirmière Nathalie Lebreton.
« La patiente était très contente de supprimer cette anesthésie générale au profit d’une anesthésie locale avec le casque, qui a permis une distraction, de ne pas entendre ce qui se passe au sein du bloc opératoire… Ça a été une réussite. »
Une expérience que le docteur Nicolas Paillocher souhaite renouveler. « L’intérêt de l’anesthésie locale, c’est que le patient n’a pas besoin d’être à jeun ni de passer par la salle de réveil, donc il peut rentrer chez lui très rapidement après l’opération », explique-t-il.
Une fois recousu, Alain est plutôt satisfait de l’expérience. « C’est pas mal, admet-il, parce qu’on est obligé de regarder, donc les yeux vont vers ça, du coup on pense moins. Ça permet d’être dans un état second. »
Conçu par l’entreprise lavalloise L’Effet Papillon, ce casque de réalité virtuelle peut également servir pour aider les patients anxieux à s’endormir. Seule regret : il n’est pas adapté aux porteurs de lunettes comme Alain, qui a dû les enlever et voyait donc moins bien.
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