Le patriarche Kirill de l’Église orthodoxe russe est en visite en France. Dimanche 4 décembre, il a consacré la cathédrale du nouveau Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, quai Branly. Un symbole et une renaissance pour cette église orthodoxe décimée par la révolution russe. Eclairage avec Jean-François Colosimo, historien et théologien.
Située en plein coeur de Paris, la cathédrale russe se dresse comme un symbole, vitrine pour l'orthodoxie russe mais aussi pour le Kremlin. Jean-François Colosimo explique : "après 1917, trois composantes existaient dans l'orthodoxie russe ; la première, fidèle à l'Eglise souffrante, au patriarcat de Moscou, qui représentait la France, et qui a aujourd'hui cette cathédrale, ensuite, les russes hors frontières, nationalistes, tsaristes, très présents aux Etats-Unis et en Allemagne, et anticommunistes fervents, enfin, l'archevêché russe d'Europe occidental, dominant en France, qui se sont engagés dans une démarche de rencontre avec l'occident, avec la volonté de constituer un nouveau terreau culturel en France".
Il poursuit : "après la chute du mur de Berlin, Kiril a proposé une réunion de ces composantes. Les russes hors frontières ont rejoint le giron du patriarcat de Moscou." Le patriarcat de Moscou souhaitait la présence d'une cathédrale à Paris. "Cela s'est fait entre Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy", précise Jean-François Colosimo. Mais aujourd'hui, les relations sont gelées entre la France et la Russie poursuit l'historien.
"La cathédrale pensée dans un mouvement de rapprochement retrouve aujourd'hui son statut purement religieux et cultuel", indique-t-il. Le patriarcat de Moscou compte aujourd'hui 150 millions de fidèles.
L'Etat russe a témoigné de sa culpabilité par rapport à ce qu'a enduré l'Eglise pendant le communisme. Rappelons qu'entre 1917 et 1941, 600 évêques, 40 000 prêtres, 120 000 moines et moniales sont morts dans les camps. 75 000 lieux de culte ont été détruits.
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