Donald Trump est entré officiellement en fonction, lundi 20 Janvier 2025. Une cérémonie d'investiture au Capitole où la dimension religieuse était bien présente comme le veut la tradition. Décryptage avec l'historien François Mabille. Spécialiste de la géopolitique des religions, il vient de publier "Le Vatican La papauté face à un monde en crise" aux éditions Eyrolles.
Donald Trump a officiellement pris ses fonctions lundi 20 janvier 2025 en tant que 47ᵉ président des États-Unis. Une journée marquée par une forte dimension religieuse, dans le respect des traditions américaines. Dès les premières heures de la journée, Donald Trump et son épouse Melania ont assisté à un service religieux à l’église Saint-Jean, située face à la Maison-Blanche. C’est ensuite devant une foule rassemblée à Washington que le président a prêté serment. Il n'a finalement pas posé la main sur les deux Bibles qu'il avait choisies et que tenait à ses côtés, la Première Dame, la Bible du président Lincoln et celle héritée de sa mère. Son vice-président J.D Vance s'est lui plié à la tradition. Pour François Mabille, historien, spécialiste de la géopolitique des religions, prêter serment sur une Bible « donne une dimension davantage morale et spirituelle » à la cérémonie d’investiture, soulignant l’importance quasi sacrée de cet événement dans l’histoire des États-Unis.
La cérémonie s’est poursuivie par les interventions de plusieurs responsables religieux : prêtres catholiques, pasteurs évangéliques, un rabbin et un imam ont prié pour le nouveau président. Cette diversité spirituelle vise, selon François Mabille, à légitimer symboliquement le mandat présidentiel en lui conférant une guidance presque divine.
Donald Trump lui-même a évoqué cette perspective spirituelle dans son discours inaugural, rappelant que Dieu l'avait sauvé d'une tentative d'attentat lors d'un meeting en Pennsylvanie.
Un récent sondage du Washington Post révèle que 59 % des catholiques ont voté pour Donald Trump lors des élections de novembre dernier. En comparaison, ils étaient 52 % à soutenir le démocrate Joe Biden en 2020. François Mabille explique cette progression par plusieurs facteurs :
L’opposition majoritaire des catholiques américains à l’avortement, un rejet du wokisme et des politiques d’immigration jugées trop permissives. Ces préoccupations reflètent des fractures culturelles et spirituelles au sein de la société américaine.
De son côté, le pape François a adressé un message à Donald Trump, l’exhortant à œuvrer pour une société fondée sur le respect, la justice et l’inclusion. Le Saint Père lui a également souhaité sagesse et force dans l’exercice de ses hautes fonctions, un appel à une gouvernance guidée par des valeurs chrétiennes universelles. Cette journée d’investiture souligne combien religion et politique demeurent intimement liées aux États-Unis, et combien ces liens façonnent les attentes envers le leadership présidentiel.
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