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La fin de vie en débat pendant six mois.

Un article rédigé par Michel Picard - RCF Hauts de France, le 28 septembre 2022 - Modifié le 29 mai 2024
L'invité du 18/19 • RCF Hauts de FranceDébat sur la fin de vie. Quelle place pour les soins palliatifs ? Dr Danel

En octobre débute une convention citoyenne sur la fin de vie, c’était une promesse de campagne présidentielle. Prudence, disent les acteurs des soins palliatifs.

Débat sur la fin de vieDébat sur la fin de vie

Des Français vont être tirés au sort, début octobre, avec pour mission de réfléchir à la pertinence de faire évoluer ou non la loi sur la fin de vie.
En parallèle, un second groupe de travail regroupant des professionnels de santé sera chargé d’associer à la concertation les parties prenantes. De quoi enrichir les réflexions du gouvernement et du panel citoyen durant les six prochains mois. L’exécutif ne cache pas sa volonté de légiférer sur ce sujet délicat, complexe et universel, douloureux et pourtant essentiel.

 

La Loi Claeys-Leonnetti est-elle obsolète ?

 

Votée il y a six ans, cette loi autorise une « sédation profonde et continue jusqu’au décès » pour des malades en très grande souffrance dont le pronostic vital est engagé à court terme.
« Pour les 3/4 des soignants en soins palliatifs, il n’y a pas de nécessité de révision législative. La problématique est réellement de pouvoir proposer plus de soins palliatifs et mieux former tous les soignants en soins palliatifs. » affirme le docteur Marie Danel. Chef de service des soins palliatifs à l’hôpital Saint Vincent de Paul de Lille, elle rappelle : « Il y a un constat d’insuffisance de soins de soulagement proposés à tous les Français et même dans la région Hauts-de-France. Les soins palliatifs sont insuffisamment développés et la formation aux soins palliatifs est insuffisamment proposée à tous les soignants en formation initiale comme en formation plus tardive. »

 

Les soins palliatifs au service de la fin de vie.


Les soins palliatifs sont tous les soins qu’il reste à faire quand il n’y a plus rien à faire. Ce sont les soins qui permettent de poursuivre la vie dans les meilleures conditions possibles jusqu’à la fin quand on sait que la mort va arriver et que la maladie ne pourra plus être guérie. Sans accélérer le processus et sans acharnement.

Derrière ce débat surgit la question du suicide assisté et de l’euthanasie.
Interdits en France, ils sont autorisés sous condition dans des pays frontaliers comme la Belgique, le Luxembourg ou la Suisse.
C’est tout un modèle de société qui est remis en cause comme l’explique le docteur Danel : « La mort n’est pas une histoire médicale, c’est un évènement humain, de notre société, qui nous constitue aussi comme communauté. Une modification de la maitrise de la mort changerait probablement notre rapport à cette mort. » La médecin en soins palliatifs depuis 19 ans va plus loin : « C’est un grand risque que ces plus fragiles soient questionnés dans leur place dans la société et dans l’injonction de devoir choisir plutôt une mort provoquée. »

 

Formation aux derniers secours

 

La SFAP, société française de soins palliatifs lance début octobre une formation aux derniers secours.
Une première en France, qui ambitionne de former les citoyens à travers 4 à 6 heures de cours. De quoi permettre d’apporter des repères pour pouvoir prendre soin de ses proches malades ou en fin de vie, à travers quatre modules :

« La mort fait partie de la vie », « comment se préparer et anticiper ? » « comment prendre soin de ses proches quand on n’est pas soignant ? » et « les adieux et le deuil. »

Plus d’infos : derniers-secours.fr

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