Le lundi 5 décembre, c’était la 8ème édition de la journée mondiale de l’égalité des chances. À l’occasion, Blandine Jannin recevait Ségolène Bunel, responsable de l’association “Article 1” en Nouvelle Aquitaine, une structure qui met en avant le mentorat, un outil pour soutenir les jeunes et faciliter leur insertion professionnelle.
C’est quoi Article 1 ?
C’est une sorte de compagnon de route pour les 15-25 ans. L’année dernière, c’est 20 000 jeunes qu’on a accompagnés par le mentorat. On espère que cette année, ça sera 40 000. Ils sont accompagnés par une personne expérimentée, en créant une relation pendant quelques mois, sur plusieurs niveaux : des conseils académiques, rédiger un CV, préparer un entretien… On a des partenariats avec une dizaine de lycées et établissements du supérieur. On intervient dans les classes pour leur parler de réussite, les projeter vers leur avenir. Tout le monde peut être mentor, c’est la beauté de ce dispositif. Dès qu’on est professionnel, peu importe la filière, on peut accompagner un jeune. On a tous des talents qu’on peut mettre à disposition. Et c’est mutuel. Les mentors eux-mêmes nous disent que c’est enrichissant. Cela leur permet de se mettre à jour par rapport aux changements du marché du travail.
Quid de la Journée mondiale de l’égalité des chances ?
Article 1 porte cette initiative sur tout le territoire, qui a été créée en 2015 par le collectif “Different Leaders”, composé par des jeunes que Article 1 a accompagné, qui ont souhaité s’engager à leur tour. Des évènements sont organisés chaque année en France de façon à sensibiliser les décisionnaires et le grand public. L’égalité des chances, c’est encore un combat à mener. En France, on continue de penser que la réussite, c’est soit une affaire de chance, soit une affaire de travail. La méritocratie reste un mythe très ancré dans nos inconscients. Quand on s'intéresse aux statistiques, on voit que l’origine géographique, la classe sociale, le genre, la couleur de peau, sont des éléments qui montrent qu'on ne part pas de la même ligne de départ. Parmi les étudiants qui ont fait BAC +5, 4% viennent du milieu ouvrier non qualifié, contre 40% issus des familles de CSP+. Les inégalités restent structurelles et systémiques. Il faut déterminer des politiques publiques là-dessus.
Quel regard vous avez sur la place des jeunes dans le monde du travail ?
Une jeune me disait que ça reste très flou pour elle, le monde du travail, notamment la pression de ne pas avoir assez de temps, de trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Ce sont des jeunes qui sont plus exigeants, qui cherchent par exemple à travailler dans une structure sensible aux problématiques environnementales. Les jeunes ne cherchent plus forcément le CDI qui était le Graal auparavant. Aujourd'hui, ils cherchent surtout une opportunité qui va leur permettre de s'épanouir, d’être autonomes, d’être en confiance, en remplissant des missions pour lesquelles ils se sentiront valorisés.
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