En 30 ans, la présence des oiseaux ruraux a baissé de près de 30 %. Si les explications sont nombreuses, l’une d’entre elles est la dégradation de notre petit bâti rural. Quand les structures disparaissent, chauves-souris, hirondelles ou chouettes n’ont plus d’endroits où nicher. Avec le soutien de la Fondation du Patrimoine, la LPO ambitionne de remettre sur pied moulins, grenier ou cabane de vigne du territoire.
Au fil des décennies, l’agriculture s’est intensifiée, les sols se sont artificialisés et la pierre, le bois ou la terre ont été remplacés par du béton.
Dans le même temps, beaucoup de propriétaires ont rasé ou laissé à l’abandon leurs pigeonniers, greniers ou maisonnettes d’autrefois.
Des bâtiments qui représentent une part importante de notre histoire et jouent aussi un rôle majeur pour la faune locale : les rapaces nocturnes ou les oiseaux de petites tailles avaient pour habitude d’y trouver refuge. Sans ces abris de fortune, ils ont quitté nos territoires.
On dénombre aujourd’hui 30 % d’oiseaux agricoles de moins qu’il y a 30 ans.
“Ce sont des espèces qui n’ont plus trouvé d’endroits où faire leurs nids” détaille Fabien Hublé, référent technique de la LPO sur la rénovation du petit bâti rural. “La chouette effraie, par exemple, a vu beaucoup de communes grillager les clochers qu’elle habitait.”
Dans les Pyrénées-Atlantique, la LPO a lancé une campagne similaire en 2020.
C’est en Isère que la première rénovation par la LPO s'est faite. Une cabane de vigne de la Côte-Saint-André a été aménagée pour accueillir mésanges, rouge gorge et chauve-souris grâce à l’installation de nichoirs et de gîtes adaptés.
Dans les Pays de Savoie, les bénévoles recensent en ce moment même les structures existantes, qui pourraient être aménagées à moindre coût, recherchent leur propriétaire.
Les habitants sont également invités à se faire connaître en contactant directement la LPO (savoie@lpo.fr ou haute-savoie@lpo.fr) de leur département. “On ne pourra pas tout faire” explique Fabien Hublé. “On fera un tri en fonction de l’état du bâti et l’état de la population sur la zone. Il est plus intéressant d'œuvrer là où il y a encore une petite présence de l’animal, plutôt que sur des territoires où il a déjà complètement disparu”.
La campagne devrait durer 3 ans pour un budget prévisionnel de 300 000 €, la Fondation du Patrimoine a d’ores et déjà signé un chèque de 90 000 €. La LPO cherche encore d’autres financeurs privés, publics ou entreprises.
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