La Maison Athos Cœur de Savoie s’installe à Coise - Saint Jean Pied Gauthier

Retrouver sa dignité

 

“Ça a été une crise un peu existentielle” explique Bilal, sous-officier dans les troupes de montagnes et désormais membre de la Maison Athos. Depuis son OPEX au Mali, le jeune homme, traverse un choc post-traumatique, mais il a mis du temps à assumer l’ampleur de sa blessure. “J’ai des camarades qui sont morts en mission, d’autres qui ont été blessés gravement” raconte-t-il. “Moi, je fais des cauchemars et j’ai peur quand je vais faire des courses ! Je veux dire… Ce n'est pas quelque chose de très héroïque”. C’est une médecin de l’armée qui l’a poussé à se tourner vers la Maison Athos pour y rencontrer des soldats, qui comme lui, porte une blessure de l’intérieur. 

 

Envisager une suite professionnelle

 

Ces militaires d’active ne pourront plus prendre les armes. Pour autant, un avenir est possible : Bilal envisage de devenir infirmier, d’autres de rejoindre, comme civil, un ministère d’Etat. 
Parmi les membres de l’équipe qui accompagne ces 70 blessés, Geoffrey Hodicq. Après une OPEX en Afghanistan, il a dû passer par une reconstruction psychique. Il aide désormais ses frères d’armes à imaginer leur avenir : “Un ancien militaire, même blessé, consolidé, peut passer un diplôme dans le civil, dans le domaine du sport (...) et éventuellement intégrer le ministère de la Défense” explique celui qui a, depuis, créé la Fondation Résilience. “Ou alors ils peuvent travailler pour les partenariats armée-justice, armée-jeunesse par exemple”.

Un dispositif qui doit essaimer

 

Si les Maisons Athos constituent de véritables havres de paix où les soldats peuvent échanger, trouver du répit, de l’estime et une équipe pour les soutenir, elles ne sont aujourd’hui que quatre en France. 
“Ce que je veux aujourd’hui, c’est qu’un blessé, qui est un militaire d’active, soit pris en charge très rapidement” insiste Patricia Miralles, secrétaire d’Etat auprès du ministère des Armées. “S'il y en a de plus en plus, tant mieux ! Ça voudra dire que la parole commence à se libérer, que ce n’est plus la blessure de la honte”. 
En juin, une nouvelle maison sera inaugurée en Occitanie. L’objectif est d’en compter dix sur le territoire, d’ici 2030.

 

Les raisons du déménagement
La Maison Athos Coeur de Savoie était installée depuis quelques mois près d’Aix-les-Bains. Le site de Coise lui a été préféré, car plus au calme et mis à disposition gratuitement par un mécène, Jacques Henninot.