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La passion pour l'unité, par Véronique Margron

RCF,  - Modifié le 25 janvier 2018
L'unité n'est pas l'uniformité. "L’unité à faire, c’est celle qui permet de construire de la rencontre dans la prise en compte des cultures, des sensibilités..."
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"Dans nos Églises, se termine la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, dont le thème est cette année : «Le Seigneur est ma force et ma louange, il est mon libérateur» (Ex 15). Je repense au 1er thème proposé par le pape François, en 2014 : «Le Christ ne peut être divisé». Il s’apprêtait alors à rencontrer le patriarche Bartholomé, 50 ans après l’accolade prophétique, en janvier 1964 à Jérusalem, entre le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople, Athénagoras. Après 525 ans, le temps de l’excommunication basculait enfin vers celui de la communion. Et le 12 février 2016, le pape François rencontrait à La Havane le patriarche orthodoxe Kirill de Moscou.  Une première dans toute l’histoire de l’Église, jamais auparavant un pape et le patriarche de l’Église orthodoxe russe ne s’étaient rencontrés. Oui, «le Christ ne peut être divisé», et le labeur pour l’unité doit toujours se poursuivre.
 
L’unité doit être aussi un vrai souci actif, du sein de nos sociétés. Car les humains non plus ne peuvent être divisés. La commune humanité, dont nous sommes chacun et ensemble, ne peut être divisée. Sauf à risquer que nous nous perdions, tous.  
 
Mais il faut s’entendre. Car unité ne veut pas dire uniformité. Rappelons-nous la parabole, racontée au chapitre 11 de la Genèse, de la tour de Babel. Les hommes, qui parlaient une seule langue, dirent : «Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour (…) Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre !». Voici donc des hommes qui prétendent faire une œuvre, tous identiques et pour une seule cause. Projet que l’on pourrait penser louable. Et pourtant Dieu vient tout disperser. S’il éparpille les hommes sur toute la surface de la terre et qu’il multiplie les langues, c’est bien sûr pour contrer leur vanité. Mais n’est-ce pas aussi pour les obliger à se rencontrer, à se reconnaître dans leur différence. Ces hommes ont confondu l’unité avec leur délire d’indistinction et de prétention.
 
L’unité à faire, c’est celle qui permet de construire de la rencontre dans la prise en compte des cultures, des sensibilités, bref de la langue de chacun, dans la pluralité donc. Dans notre monde déchiré et divisé, construire des ponts et non des tours d’ivoire, des places où l’on palabre et non des murs de ressentiment."

 

 
 
 
 
 
 

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