J-6 avant l’élection présidentielle américaine. Plus de 50 millions d’Américains ont déjà voté par anticipation et les sondages donnent pour l’instant le candidat démocrate Joe Biden en tête avec dix points d’avance. Mais il est toujours risqué de s’y fier. Le camp Trump reste donc très confiant. Ce sont ses fans que le journaliste Alexandre Mendel a rencontré pour son livre "Chez Trump: 245 jours et 28000 miles dans cette Amérique que les médias ignorent" (éd. L’Artilleur).
C’est à Paris, non pas en France mais au Texas, que l’auteur a rencontré les habitants d’une "Amérique très lointaine, mal-pensante, dure au labeur, conservatrice, très chrétienne". Parmi les personnes qui incarnent son livre, il y a Clayton Honeycutt qui vit à Wills Point (Texas) et qui a dû vendre sa carabine pour payer les couches de son enfant. "J’avais du mal à le retrouver en voiture, les routes sont défoncées", raconte Alexandre Mendel au sujet de leur rencontre.
"Ça fait tiers-monde, c’est pas l’Amérique qui fait rêver", explique l’auteur. "C’est une Amérique dure mais touchante" car ce sont des personnes souvent très à droite et conservatrices, qui doutent et qui ont une vie difficile, raconte le journaliste.
À ces Américains, et particulièrement à ceux qui vivent en banlieue, Donald Trump sert un discours sécuritaire. Sur les 20 villes les plus dangereuses des États-Unis, seulement une est dirigée par un maire démocrate, Jacksonville en Floride. "C’est une tactique trumpienne de dire 'Regardez ce qu’il se passe dans les villes démocrates' et de dire 'Vous aurez exactement la même chose si vous voter Biden'". "Stratégiquement ce n'est pas idiot d’autant qu’il est très faible dans les sondages", explique l’auteur.
Mais les électeurs de Trump gardent confiance en l’actuel président. "Je n’ai jamais croisé un trumpiste pessimiste", assure Alexandre Mendel. "Ils arrivent à me convaincre qu’ils vont gagner", s’étonne-t-il en rigolant.
Mais avec le souvenir de l’élection présidentielle de 2016 dont les résultats étaient bien différents des sondages, il convient de ne pas trop s’avancer. "Tout est possible", affirme Alexandre Mendel. "Il y a une marge de dix points cette année et ce n’est pas Hillary Clinton en face", compare-t-il avec le scrutin précédent. Il rappelle également que "Trump n’a pas gagné le vote populaire en 2016". Mais il semble déterminé, avec quatre meetings quotidiens dans les "swing states", les États clés qui peuvent faire basculer l’élection.
Au-delà d’une opposition entre le camp démocrate et le camp républicain, l’élection "est un référendum contre Donald Trump. C’est ça passe ou ça casse", conclut Alexandre Mendel.
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