La Région Grand Est a racheté à la SNCF 150 kilomètres de voies ferrées que le manque d’entretien ne permettait plus de rendre compétitives.. La commission européenne a soutenu ce rachat en autorisant la Région Grand Est à reprendre les voies, ainsi qu’à les attribuer à une entreprise ferroviaire pour leur circulation. Aujourd'hui, nous sommes la première région de France à bénéficier de cette dérogation européenne.
Un appel d'offres à donc été lancé pour trouver les nouveaux opérateurs de ces lignes ferroviaires.
On en parle avec Thibaud Philipps, vice-président de la Région Grand Est, en charge des transports.
Le transfert de propriété de certaines lignes du Grand Est à l’État à pour but de régler les problèmes d’entretien de ces lignes. En effet, ce mauvais entretien engendre des problématiques de circulation : “(...) bien évidemment, quand on a une infrastructure qui n'est pas de bonne qualité, on a beaucoup plus d'incidents. Et donc là, l'idée aujourd'hui, pour la région, c'est de pouvoir réinvestir massivement sur ces lignes là ainsi que de desservir correctement les territoires.” précise Thibault Phillips, vice-président de la région Grand Est.
L’objectif est de reprendre la plupart des lignes de dessertes fines du territoire. Mais qu’est ce que c’est ? Thibault Phillips nous explique : “(...) c'est des lignes secondaires aux yeux du réseau national et donc ça permet souvent de desservir des territoires ruraux. Ce sont des lignes qui étaient en très mauvais état.”
Les travaux prévus sur la plateforme ferroviaire incluent : les rails, les traverses, les ballasts, la signalisation, les passages à niveau… Finalement “Tout ce qui est nécessaire pour faire circuler un train” précise Thibault Phillips.
Les lignes concernées sont : les lignes entre Bruche et Piémont : Strasbourg, Molsheim, Saint-Dié-Des-Vosges, Épinal ainsi que la ligne Strasbourg Molsheim, Obernai, Barr, Sélestat. Ces travaux vont également permettre la réouverture de la ligne Nancy Contrexéville jadis, fermé en 2016.
“Aujourd'hui, l'estimation qu'on a c'est 1 milliard d'euros de travaux d'entretien ou de travaux lourds qui seront nécessaires. Donc, en fait, le transfert va être, bien évidemment, gratuit puisqu'on récupère finalement une infrastructure qui est en mauvais état. Donc, le coût pour la région, ça sera de les remettre en état.”
Un coût important qui trouve son équilibre par l’utilisation de prestataires : “(...) l'idée serait de passer par des prestataires privés pour pouvoir étaler la dépense et que ce ne soit pas une charge immédiate pour la collectivité.”
Le Grand Est est la première région de France à pouvoir bénéficier de la dérogation de la Commission européenne, rappelle Thibault Philips. Ce projet va s'opérer par “une opération verticale”. Thibault Philips explique : “(...)on peut attribuer à la fois à une entreprise ferroviaire qui va faire circuler les trains, mais aussi à une entreprise qui va permettre de reprendre la voie. Et donc ça, ça mérite une dérogation de la Commission européenne.”
L’enjeu est de redonner de l’importance à ces petites lignes complémentaires afin de mieux desservir le territoire. Thibault Philips mentionne une “reconquête ferroviaire” : “(...)C'est une vraie reconquête du ferroviaire et de travailler bien évidemment avec des entreprises aussi du secteur ferroviaire qui sont dans la région pour pouvoir aussi (...) avoir une incitation positive à l'économie du ferroviaire.”
Les nouveaux opérateurs seront des entreprises qui travaillent dans le secteur ferroviaire : “Donc ça peut être, soit des sociétés qui interviennent déjà sur le périmètre français, soit des sociétés ferroviaires qui sont dans l'Union Européenne (...) et ça peut très bien être aussi SNCF (...) Mais bien évidemment, sûrement que SNCF pourrait gagner un certain nombre de lots."
Les futurs opérateurs qui remporteront des appels d’offres seront ceux disposant du meilleur dossier, c'est-à-dire, ceux qui vont le mieux correspondre, avec également une offre financière qui "tient la route".
Les lignes vont rester sous la propriété ainsi que sous la gérance de la région.
(...) si SNCF remporte l'appel d'offre, SNCF ne sera finalement plus que celui qui fait circuler les trains sur la ligne. Mais ça sera bien la région qui gardera la maîtrise de l'infrastructure et donc qui pourra garder aussi la maîtrise de l'entretien et du bon entretien et du bon suivi d'entretien des lignes pour pas justement les laisser de nouveau mal vieillir.
La ligne entre Nancy et Contrexéville doit rouvrir en 2027. Pareil, les lignes concernées par le lot : Bruche, Piémont, Vosges, donc Strasbourg, Molsheim, Saint-Dié, Épinal et Strasbourg, Molsheim, Obernai, Sélestat qui doivent aussi être prises en gestion à partir de 2027 selon Thibault Phillips.
C’est donc à partir de ce moment-là qu'il y aura les premiers trains qui circuleront, les opérateurs retenus, les travaux fait au préalable et ceux qui vont continuer après les réouvertures.
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