Dans le cadre de la semaine du son portée par l’Unesco, la compagnie le "Bruit qu’ça coûte" propose jusqu’au 5 février des ateliers, avec notamment des immersions auditives pour écouter ce qui nous environne. Un programme, pour petits et grands que vous pouvez retrouver sur leur site www.lebruitquacoute.fr. On en parle avec Philippe Aubry, membre du "Bruit qu’ça coûte"
RCF Alsace Philippe Aubry bonjour. Est ce qu'on sait comment écouter ce qui nous environne?
Philippe Aubry On sait certainement après ce qu'on écoute. Comme on écoutait il y a quelques années ou il y a quelques décennies, je ne suis pas sûr. On est de plus en plus en quête d'images et peut être le son devient un peu esclave de la consommation massive d'images.
RCF Alsace Aujourd'hui, de 15 h à 18 h au Centre culturel alsacien à Strasbourg. Vous proposez un atelier de cartes postales sonores en français et même en alsacien. Qu'est ce qu’une carte postale sonore?
Philippe Aubry C'est un peu le pendant de la carte postale classique, c' est à dire on s'imagine le tourniquet avec les cartes postales, on choisit à l'image de notre lieu de villégiature. Et puis au dos, on va écrire un message à quelqu'un, mais là on va faire pareil. En fait, on va choisir un paysage sonore. Pour le coup, ce n'est pas une image, mais c'est une image auditive. On propose donc aux personnes de choisir parmi un catalogue d'images sonores à partir de cette image sonore, une histoire. Et surtout, elle va déjà penser à un expéditeur et à cette expéditeur, elle va raconter une histoire. Donc ça passe par le choix d'un enregistrement. Ensuite un atelier d'écriture en quelque sorte. Écrire son son message assez court au format d'une carte postale classique. Et après on enregistre audio numériquement ce message qu'on va superposer à la au paysage sonore qui a été choisi. Ça devient un objet audio numérique qu'on va pouvoir donner à la personne et qu'elle pourra envoyer par mail à son expéditeur. Voilà, c'est une approche ludique du son. C'est pour essayer de poser des mots sur des sons, le son, et c'est extraordinaire, c'est des portes ouvertes à l'imaginaire.
RCF Alsace Vous proposez aussi un atelier avec un audio naturaliste. En quoi est-ce qu’écoutez la nature ça permet peut être de nous faire prendre conscience de la richesse, peut être de la dégradation du monde qui nous environne?
Philippe Aubry Le monde sonne différemment aujourd'hui et certainement, mais ça, c'est presque naturel. Même s'il n'y avait pas des problèmes de réchauffement climatique, d'intervention excessive de l'homme dans le milieu, dans les milieux naturels, il y aurait quand même des modifications de sons. Il y a des espèces qui disparaissent, d'autres qui arrivent. C'est la parenthèse sonore. Plus qu'un atelier, c'est un dispositif d'écoute. En fait, on propose aux personnes d'écouter dans un dans un contexte bien particulier, c'est à dire dans le noir, d'écouter des paysages sonores. Puis cela va leur permettre de découvrir en fait ou de redécouvrir la sono biodiversité de notre région. Elle est riche, cela va de l'urbain au périurbain en passant par le naturel, et il y a une foultitude de variations d'intensité, de couleurs qu'effectivement bien maintenant, avec nos vies tellement rapides, on n'écoute plus puisqu'on ne prend plus le temps en fait d'écouter, puisque la condition sine qua non de l'écoute, c'est s'arrêter, arrêter le mouvement pour écouter le monde qui lui bouge.
RCF Alsace Merci pour ces quelques explications.
Philippe Aubry Merci à vous.
La rédaction approfondit un sujet d'actualité locale, s'intéresse à un événement ou donne la parole à un acteur du territoire en trois questions.
Du lundi au vendredi à 7h40 et 12h00 sur RCF Alsace.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !