L'hommage de la France aux deux militaires tués au cours de la libération d'otages au Burkina Faso. Une cérémonie empreinte d'émotion et de recueillement. Autour, toute une controverse sur l'imprudence des touristes français qui ont reconnu qu'ils auraient dû prendre plus de précautions.
"Les noms des héros ne s'effacent jamais". C'est par ces mots qu'Emmanuel Macron a salué les premiers maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, tués lors d’une opération de libération d’otages au Burkina Faso. Un hommage national leur a été rendu mardi dans la cour des Invalides, en présence des familles des victimes et de plusieurs personnalités politiques.
Et toute une controverse a entouré cette cérémonie. Les touristes français ont-ils été imprudents et ont-ils inutilement mis en danger les militaires français venus les libérer ? Le ministre des Affaires étrangères a dénoncé à plusieurs reprises les "risques majeurs" pris par les deux hommes.
Les deux enseignants avaient été enlevés le 1er mai lors d'un séjour touristique dans le parc national de la Pendjari, dans le nord du Bénin. Jean-Yves Le Drian avait affirmé qu'ils se trouvaient dans une zone classée rouge sur le site de la diplomatie française, c'est-à-dire formellement déconseillée. Pourtant, le parc de la Pendjari n'était pas classé en zone rouge au moment où les deux Français s'y sont rendus, comme l'ont montré des archives du site France Diplomatie par différents médias.
Le président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat, Christian Cambon, dit avoir des informations montrant que le véhicule des voyageurs étaient bien en zone rouge. A leur retour, dans une déclaration lue devant micros et caméras, les deux hommes ont tout de même reconnu avoir été imprudents. Les deux hommes ont été libérés en même temps qu'une Sud-Coréenne et une Américaine qui étaient captives depuis 28 jours.
Toujours au Burkina Faso, quatre catholiques ont été tués par un groupe terroriste lors d’une procession religieuse, au lendemain d'une attaque d’une église qui avait fait six morts dont un prêtre. Des attaques qui marquent un tournant dans la stratégie des terroristes dans ce pays sahélien.
Et c'est au Sri-Lanka qu'on assiste aussi à des violences interconfessionnelles. Après les attentats de Pâques qui avaient notamment touché des églises catholiques, des heurts interreligieux d’une rare violence ont secoué plusieurs districts du centre-nord du pays. Des mosquées et des magasins appartenant à des musulmans ont été visés. Et lundi, un homme a été lynché à mort par la foule. D’autres villes ont aussi été le théâtre de violences visant la communauté musulmane. Une île toujours hantée par le souvenir de sa sanglante guerre civile et qui a du mal à se rassembler.
Face à la violence du dernier embrasement interreligieux, un couvre-feu a été imposé lundi dernier dans tout le Sri Lanka, et les réseaux sociaux ont été bloqués.
Le groupe allemand, Südzucker, a confirmé cette semaine que deux de ses quatre sucreries en France fermeraient bien en 2020. Il dit s'adapter à la "nouvelle donne du marché".
Le groupe Sudzücker refuse de céder les sucreries vouées à la fermeture de sa filiale française Saint-Louis Sucre, à Cagny dans le Calvados, et Eppeville, dans la Somme. L'annonce est tombée mercredi soir, à l'issue d'une réunion entre les actionnaires majoritaires de l'industriel allemand et des betteraviers français qui souhaitaient reprendre les deux sucreries. L'occasion de revenir sur la crise du sucre qui touche la France depuis deux ans. Jamais les prix du sucre n’ont été aussi bas. Aux sources de cette crise : la suppression des quotas sucriers dans l’Union européenne en 2017, ce qui a signé la fin d'un prix garanti.
En mettant fin à ce système des quotas, l’Union européenne a permis à sa filière sucre de produire et d’exporter sans contraintes. Tout en l’exposant à la concurrence internationale. Autre difficulté : une surproduction à l'échelle mondiale, due à une forte production de l'Inde, du Brésil et de l'Union européenne. Ce qui peut faire penser à ce qui c'était passé pour les producteurs de lait en 2015.
Donc, les prix baissent depuis deux ans. Au point que de gros transformateurs amorcent leur restructuration. Comme le groupe allemand Sudzücker. Les planteurs de betterave voulaient reprendre les sucreries de Cagny et Eppeville, mais ils se sont vus opposer une fin de non-recevoir.
La FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, estime que la production mondiale de sucre ne cesse de croître. Elle était de 257 millions en 2015, elle sera de 276 millions cette année, et dans cinq ans, elle devrait atteindre les 282 millions de tonnes.
Dans une semaine se tiendront les élections européennes. Alors que les sondages donnent depuis de nombreuses semaines la République en Marche et le Rassemblement national au coude à coude, à une semaine du scrutin, l'extrême droite arriverait en tête des intentions de vote. Une élection aux enjeux flous pour de nombreux Européens.
Entre le 23 et le 26 mai, plus de 300 millions de citoyens de l’Union européenne sont appelés à désigner leurs représentants au sein du Parlement de Strasbourg. En France ce sera le 26 mai prochain. Un scrutin qui se déroule dans un contexte particulier en Europe, en plein Brexit et montée de l’euroscepticisme : cela peut influencer les votes ?
Selon une enquête Kantar/Onepoint, près de deux tiers des citoyens se disent intéressés par l’élection européenne du 26 mai. Ca veut dire qu'on a conscience des enjeux ? Mais en même temps, très faible connaissance des institutions et des acteurs.
Le paysage européen est bien différent de ce qu’il était en 2014 avec une crise migratoire qui a rebattu les cartes. On voit, depuis quelques années, la montée de l'euroscepticisme dans différents pays. A une semaine du scrutin, le RN devance la liste LREM d'un point selon le sondage "rolling" de l'Ifop et Fiducial. On doit en conclure que le sentiment de défiance à l'égard de l'Union européenne grandit ?
Quelles seront plus précisément les motivations des électeurs au moment de glisser leur bulletin dans l’urne ? Et transformeront-ils ce vote en référendum pour ou contre la politique d’Emmanuel Macron ? S’agit-il de faire barrage au Rassemblement national ? De voter pour ou contre l’Europe ? De pénaliser le parti présidentiel, ou de réagir au mouvement des gilets jaunes ? La question sociale et environnementale fera partie des sujets qui feront basculer les votes ?
L’enjeu de ces élections se réduit-il, comme ces deux partis aiment le présenter, à un affrontement entre "progressistes" et "nationalistes" ? Doit-on s'attendre à un fort taux d'abstention ? Et ce dans tous les pays ?
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