De la Vierge de Guadalupe au Chiapas, il n’y a qu’un pas. Et c’est celui que le pape François a fait. Arrivé au Mexique vendredi soir après avoir rencontré le patriarche orthodoxe de Russie, Kirill Ier, le pape François a passé une partie de son week-end au sanctuaire marial de Guadalupe, véritable symbole de piété et de dévotion pour le Mexique. Samedi soir, le pape François s'est même accordé vingt longues minutes dans un voyage au programme très chargé, pour prier, seul, devant la Vierge.
Cette Vierge, ni blanche, ni noire, plutôt métisse à l’image d’une indigène, habillée d’un voile bleu-vert constellé de fleurs et d’étoiles d’or, aux cheveux noirs, coiffés à l’aztèque, est sans nul doute l’un des symboles de ce pays, où la foi catholique est partagée par plus de 80 % de la population. On tient aujourd’hui son portrait de la tunique d’un paysan, Juan Diego, à qui elle serait apparue en 1531.
En pleine période de guerre, menée tambour battant par Cortes et son armée de conquistadors, ce paysan indien finit par abjurer ses idoles, et se convertir au christianisme, sous peine d’être massacré. En se rendant au marché, un jour de décembre 1531, la Vierge lui apparaît une première fois, lui demandant de bâtir un temple pour recueillir les pleurs des indiens massacrés. Son évêque n’y croit pas. La Vierge lui apparaît une seconde fois, et fait pousser des fleurs sur une colline pour qu’il puisse apporter une preuve au prélat.
Juan Cortez les recueille dans sa tunique, les porte à l’évêque espagnol. Aujourd’hui, la tunique existe toujours. Et l’on peut y voir le portrait de la Vierge de Guadalupe, miraculeusement imprimé dessus. La tunique, qui a survécu à un incendie, une brûlure d’acide et à l’usure du temps, a conservé son motif. Personne ne peut aujourd’hui l’expliquer. Tout comme la nature des pigments qui composent le portrait.
En zoomant sur les yeux du portrait de la Vierge, des spécialistes ont cru déceler des silhouettes, dont celles de Juan Diego, et de l’évêque. Quoi qu’il en soit, cette Vierge de Guadalupe, appelée Lupita, la petite mère, par les Mexicains, est assurément un beau symbole d’unité pour ce pays. Unité entre les diverses croyances, les diverses ethnies, entre les cultures anciennes et les traditions actuelles. Une image du vivre-ensemble qui plaît particulièrement au pape François, qui était lundi 15 février dans la province du Chiapas, l’un des Etats les plus emblématiques du Mexique, notamment pour les injustices dont ont longtemps été victimes ses habitants indigènes.
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