Alors que de nombreuses marques automobiles ont décliné l'invitation pour ce Mondial de l'Automobile, les constructeurs présents mettent le paquet pour mettre en avant leurs nouveaux modèles électriques ou hybrides. Ces voitures là sont les stars du Mondial de l'Auto.
Audi, Mercedes, Renault, PSA ou encore Nissan et le pionnier Tesla. Tous ces constructeurs sont venus présenter leur modèles 100 % électrique ainsi que des gammes hybrides, thermiques, et électriques de plus en plus étoffées. Mis à part Toyota, pionnier de l'hybride depuis une vingtaine d'année, et Tesla appartenant au fantasque Elon Musk, chez la plupart des autres constructeurs, ces motorisations étaient jusqu'à présent marginales.
Jusqu'ici, ce segment représentait 1% des ventes au niveau mondial et 1,2% en France. Dans l'Hexagone, l'an dernier, se sont vendus 2,1 millions de voitures, dont plus de 25.000 voitures électriques. Séduisante sur le papier, la voiture 100 % électrique compte de vrais freins à l'achat. C'est ce que rappelle Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile.
Mais aujourd'hui, le vent semble tourner. Le marché mondial de l'électrique a bondi de 50% en un an. Avec l'ampleur de la pollution de l'air, les mesures de circulation restrictives dans les grandes villes, les nouvelles réglementations et aussi les scandales automobiles tels que le récent diesel gate, la voiture électrique a vu s'ouvrir un boulevard devant elle.
Mais une voiture électrique, est-ce vraiment écologique ? En théorie oui, puisqu'elle n'émet pas de CO2 et d'autres émissions polluantes en roulant. Mais les choses se gâtent si l'on prend le cycle de fabrication de la voiture électrique et de ses batteries. Pas de pétrole mais du lithium, du cobalt ou des terres rares.
Des matériaux que l'on retrouve aussi dans nos smartphones. Le cobalt est extrait majoritairement au Congo et les terres rares à 95% en Chine. Des matières premières dont l'extraction n'est pas franchement verte, comme le précise Guillaume Pitron, journaliste, auteur de la guerre des métaux rares. C'est en quelque sorte la face cachée de la transition écologique. Par ailleurs, selon une étude de l'Ademe, la fabrication d'une voiture électrique rejette plus de CO2 que la construction d'un modèle thermique.
L'autre problème porte sur l'électricité consommée. Une électricité plus ou moins verte selon qu'elle est produite grâce à du charbon, à la technologie hydrolique, éolienne ou encore grâce au nucléaire. Malgré cela, certains estiment que la voiture électrique dépasser la voiture thermique en termes de ventes dans les 20 prochaines années.
Pour certains analystes, la voiture électrique et sa cousine la voiture hybride sont parties pour dominer rapidement le marché automobile mondial. Une voiture neuve sur deux pourrait être totalement ou partiellement électrifiée en 2030. Ce qui devrait faire baisser les prix.
Sans compte le marché chinois, le plus gros du monde et où le gouvernement est très actif en la matière. Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile, est plus réservé. Selon lui, "les ventes en France et en Europe vont rester assez marginales à très court terme" et atteindre seulement 3% de part de marché en 2020.
A long terme, la voiture tout électrique a quand même de beaux jours devant elle, sachant que les constructeurs travaillent notamment à réduire leur consomation de terres rares et autres minerais à l'extraction pas très propre. Mais ce qu'il faut avoir en tête, c'est que la voiture électrique n'a pas vocation à remplacer la voiture thermique au nombre exact d'unités en circulation aujourd'hui. Pour les partisans de la voiture électrique, elle fait partie d'un ensemble de nouvelles mobilités déjà en oeuvre et à construire. C'est ce que précise Maxime Pasquier, chef du projet mobilité à l'ADEME.
A terme, il serait souhaitable d'avoir moins de voiture en circulation, même si elles sont électriques !
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