L'Afghanistan, cible des terroristes. Une réalité de plus en plus pregnante avec une troisième attaque perpétrée en moins de dix jours, à Kaboul. Lundi 29 janvier, dans la matinée, c'est l'Académie militaire national Maréchal Fahim qui a été frappée. Une attaque revendiquée par l'organisation Etat islamique, et qui a fait cinq morts parmi les soldats, ainsi qu'une dizaine de blessés.
Cette nouvelle attaque survient dans un temps très court après l'attentat contre l'hôtel Intercontinental, le 20 janvier dernier, et celui perpétré samedi dernier : une ambulance piégée tuant au moins une centaine de personnes dans le centre-ville de la capitale afghane. Deux attaques revendiquées quant à elles par les Talibans.
Pour Karim Pakzad, chercheur à l'Iris, spécialiste de l'Afghanistan, de l'Iran et de l'Irak, "ce qui explique la recrudescence des attaques est lié à une réponse des talibans face au changement de stratégie des Etats-Unis en Afghanistan. Au lieu de retirer les soldats américains comme il l’avait promis durant la campagne électorale, Donald Trump a changé d’attitude et a envoyé près de 3 000 soldats supplémentaires en Afghanistan et a durci le ton vis-à-vis des talibans et vis-à-vis du Pakistan. Au lendemain même de la déclaration de Donald Trump, les talibans avaient promis de répondre d’une manière significative à cette déclaration de guerre. Ce sont malheureusement les civils afghans qui en paient le prix".
Ce spécialiste explique par ailleurs que les talibans sont aujourd’hui plus puissants que par le passé. "Ils contrôleraient entre 40 et 50 % du territoire afghan. On assiste quasiment tous les jours maintenant à des attentats meurtriers. Ils ont montré à Kaboul qu’ils pouvaient frapper n’importe où. Ils sont dans une position de force. Ils disposent des hommes et du matériel suffisants pour mener ces attaques" conclut Karim Pakzad.
Loin de s'apaiser, la situation en Afghanistan semble au contraire s'aggraver, et s'enliser. Un problème intimement lié aux décisions de la communauté internationale, et à la présence militaire étrangère sur le sol afghan.
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