La Fondation Jean Jaurès a publié un sondage IFOP sur la perception de la laïcité des Français. Et les résultats sont paradoxaux.
L'étude sur la laïcité, réalisée par l'IFOP et publiée lundi 25 mars par la Fondation Jean Jaurès, un think tank proche du Parti socialiste, est pleine de paradoxe. D'un côté, 80 à 90% des personnes interrogées se déclarent attachées à la loi de 1905 et affirment qu’il faut la conserver telle qu’elle.
De l'autre, 74% estiment qu’il faut durcir cette laïcité qui est, selon elles, en danger. Du fait de la monté des intégrisme ou radicalisme au sein des religions mais aussi de la trop grande place laissés aux signes ou manifestations religieuses dans l’espace public. Comment expliquer cet écart entre l’idée la laïcité et en même temps préserver les grands équilibres ? L’analyse de Philippe Portier, directeur à l’École pratique des hautes études, titulaire de la Chaire 'Histoire et sociologie des laïcités'.
Pour ce dernier, 'on peut résoudre ce paradoxe par le fait que la loi de 1905 est souvent une loi méconnue dans ses principes. On retient qu’elle est une loi de restriction de la liberté religieuse, de culte, de conscience, alors que dans la réalité c’est une loi qui a été construite à la fois pour séparer les Eglises de l’Etat dans la perspective de donner à l’Etat une autonomie qui lui permettrait de respecter les libertés. Mais parallèlement, dans la perspective aussi de permettre aux religions d’avoir une pleine autonomie dans leur organisation et dans leur communication'.
Il ajoute que 'ce dont on s’aperçoit, c’est que la loi de 1905 est perçue autrement dans la population interrogée comme une loi qui est une loi restrictive alors qu’elle devrait être portée comme une loi libérale'. A noter que ce sondage est publié alors que s'ouvre jeudi 28 mars le premier Forum des Religions, organisé par la Région Grand Est, la Ville et l'Université de Strasbourg, sur le thème : 'la religion, à quoi ça sert ?'.
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