Après plus de 18 mois de travaux, le centre européen du résistant déporté du Struthof vient d'ouvrir un nouvel espace muséographique et mémoriel au sein du bâtiment abritant autrefois la chambre à gaz. Un nouveau lieu pour perpétuer ce devoir de mémoire, pour expliquer ce qui s’est déroulé, et aussi pour transmettre aux jeunes générations, l’un des objectifs clé du centre. On en parle avec Guillaume d’Andlau, directeur du centre européen du résistant déporté.
RCF Alsace Après plus de 18 mois de travaux, le Centre européen du résistant déporté du Struthof vient d'ouvrir un nouvel espace muséographique et mémoriel au sein du bâtiment abritant autrefois la chambre à gaz. Un nouveau lieu pour perpétuer ce devoir de mémoire, pour expliquer ce qui s'est déroulé et aussi pour transmettre aux jeunes générations l'un des objectifs clés du centre. On en parle avec Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté.
Guillaume d’Andlau bonjour, que peut-on retrouver dans ce nouvel espace muséographique?
Guillaume d’Andlau Dans ce bâtiment existe une chambre à gaz expérimentale de neuf mètres carrés où ont été exercées des expériences médicales dans le cadre d'une collection de squelettes. 86 juifs qui ont été amenés à Auschwitz ont été assassinés ici dans ce bâtiment, avant d'être transportés à la faculté de médecine de la riche université, puisque un professeur d'anatomie, August Hirt, souhaitait compléter la collection d'anatomie de cette riche université par un certain nombre de squelettes de juifs, en pensant que celui-ci allait être exterminé et donc disparaître. Pouvoir accompagner le visiteur en lui présentant les raisons de ses expérimentations médicales. Donner des parcours de vie pour montrer que ce ne sont pas que des noms de personnes que maintenant on a identifié, mais aussi des parcours de vie qui se sont arrêtés là. Et je crois que c'est important que le public puisse à la fois disposer d'une connaissance historique et scientifique que l'on va apporter, mais aussi de la compléter par cette émotion que l'on ressent en entrant dans ce bâtiment et en y découvrant ce qui a été fait.
RCF Alsace Ouvrir un nouvel espace comme vous venez de le faire, c'est un moyen de faire vivre cette mémoire ?
Guillaume d’Andlau Le bâtiment a été fermé pendant 18 mois. Avant, il y avait une muséographie qui était très limitée. Le but, ça a été vraiment de permettre de s'emparer de cette mémoire de façon beaucoup plus importante, à un moment où les derniers déportés disparaissent, à un moment où la connaissance des jeunes générations, peut être avec l'éloignement de cette période, est moindre et que les choses deviennent désincarnées. Ici, dans cet espace comme dans les autres espaces de cet ancien camp de concentration, les choses s'incarnent et les émotions apparaissent. Elles vous interpellent, elles vous interrogent.
RCF Alsace Demain mercredi à 18h vous donnez une conférence. C'est sur le site de l'Université de Strasbourg. Qu'est-ce que vous allez présenter? Quel est l'enjeu de cette conférence?
Guillaume d’Andlau L'enjeu de cette conférence est de présenter l'histoire de façon assez globale. On a un public qui se renouvelle et particulièrement le public de l'université qui est souvent un public qui vient de l'extérieur de l'Alsace, qui n'a pas forcément eu l'opportunité, notamment dans un cadre scolaire, de venir visiter ce site et qui ne sait pas la plupart du temps qu'il y a eu ce camp de concentration à proximité de Strasbourg. Donc l'idée c'est avec l'université et dans le cadre de notre partenariat avec l'université, de pouvoir porter à connaissance cette histoire au plus près des étudiants, c'est-à-dire à Strasbourg et surtout après de les inviter à venir visiter le site.
RCF Alsace Merci pour ces quelques mots Guillaume d’Andlau
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