Carhaix-Plouguer
Ils sont une vingtaine de lycéens bretons à se donner rendez-vous à Paris ce mercredi 7 février pour défendre les langues régionales. Certains iront même directement s'adresser aux députés pour faire entendre leurs revendications.
"C'est super important de pouvoir défendre ma culture et ma langue." Adèle, 17 ans, est déterminée à faire entendre ce message au-delà des frontières régionales. Élève dans un lycée Diwan à Carhaix dans le Finistère, elle baigne dans la langue et la culture bretonne depuis son enfance. "Le breton ça fait partie de moi et de ma culture, au même titre que la culture française", raconte la jeune fille.
Et pourtant la jeune fille sent que cette culture régionale est "oppressée". "Je vois bien que dans ma vie de tous les jours je ne peux pas pratiquer ma langue comme je veux, parce qu'elle n'est pas parlée au même titre que le français", se désole Adèle.
Cette montée à Paris, cette manifestation devant l'Assemblée Nationale fixée pour ce mercredi 7 février à la mi-journée, est donc une occasion inespérée de faire entendre ses revendications et celles de ses camarades d'autres régions, de l'Occitanie à la Corse en passant par le Pays basque. Revendications qu'elle portera avec quatre autres lycéens devant les députés du groupe d'études « Langues et cultures régionales ».
"Nous voulons une co-officialisation de nos langues, des aides pour les surveillants et les ATSEM (ndlr: Agent Territorial Spécialisé des Écoles Maternelles) qui sont payés par le réseau Diwan", liste la jeune fille. "On aimerait aussi une aide pour le collège Diwan de Plésidy qui est en très mauvais état", ajoute Adèle faisant référence à cet établissement des Côtes d'Armor, dont les locaux deviennent vétustes, et trop petits face au nombre croissant d'élèves.
Une action symbolique est également prévue, pensée par les lycéens. La mise en scène d'une salle de classe, avec des élèves bâillonnés. "Un bâillon pour montrer que l'État nous empêche de parler nos langues. Certains seront assis sur des chaises et d'autres par terre, pour montrer le manque de places dans nos établissements."
Bref, montrer qu"on veut plus de place pour nos langues", résume Adèle.
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