Les Allemands ont occupé la Normandie pendant 4 ans. Depuis la reddition de l'armée française en 1940 jusqu'à la bataille de Normandie en 1944. Dans l'Orne, la présence allemande est moins importante, on en retrouve néanmoins quelques traces aujourd'hui.
L’armée allemande a laissé peu de traces dans l’Orne. La Wehrmacht occupait surtout le littoral, où elle est en partie chargée de construire le fameux mur de l'Atlantique. Ces fortifications qui avaient pour objectif de stopper tout débarquement allié. Pourtant, on trouve des traces aujourd’hui de bases logistiques dissimulées dans les forêts de Gouffern ou d’Andaines. L’objectif était « d’éviter les bombardements et de les rendre efficaces », explique l’historien au CNRS à l’université de Caen Jean-Luc Leleu.
Cette armée de campagne a pour objectif d'occuper le terrain et de repousser toute offensive alliée possible. Mais jusqu'au débarquement, les troupes en place en Normandie et dans l'Orne n'étaient pas forcément les meilleurs éléments de la Wehrmacht. « Les occupants de 1944 ne sont quasiment jamais ceux de 1940, développe Jean-Luc Leleu. La Normandie sert de reconstitution des nouvelles divisions allemandes. » Lors de la bataille de Normandie, certaines unités connaissaient bien le terrain qu’elles devaient défendre car elles y avaient fait plusieurs passages.
Les troupes de la Wehrmacht sont diverses. « L'armée allemande est une armée de conscription. 10 millions d'individus sur 80 millions de citoyens. Ils sont à l'image de la société allemande de l'époque. »
On trouve aussi conscrit dans l’armée allemande des effectifs venus des pays annexés par l’Allemagne Nazie. Des Autrichiens mais aussi des Alsaciens-mosellans. Enfin, pour remplir les effectifs, ils recrutent d'anciens prisonniers soviétiques. « L’alternative était assez réduite pour ces hommes : le taux de mortalité des russes sous mains allemandes était très important. Trois millions de soldats soviétiques sont morts en camps de prisonniers dès les premiers mois d'attaque à l'est. »
Des Allemands qui ont parfois commis des exactions contre la population. Annette Lajon rapportait que pendant la débâcle, des soldats allemands volaient tout et n’importe quoi dans leur maison. « Ils ont emporté des anciens jouets à moi dans leur débâcle. Ils ont même utilisé le piano à corde comme des water. Ils ont commis vraiment des horreurs. Ils ont torturé trois jeunes avant de les pousser encore vivants dans des tombes qu'ils venaient de creuser. »
L'Orne est marqué par un crime de guerre allemand très important : celui de Tourouvre-au-Perche. Une unité de Hitlerjunge a tué 18 civils dans la ville et brûlé plusieurs maisons le 13 août 1944. « Ces exactions de l'armée allemande sont assez communes dans les conflits, relate Jean Luc Leleu. Peu d'armées engagées sur un théâtre d’opération extérieur n'a pas commis de crimes plus ou moins importants. »
Au matin du 6 juin 1944, tout a commencé sur les plages du Calvados et de la Manche. Mais la bataille de Normandie s'achève - et se gagne! - deux mois plus tard dans l'Orne. C'est cette histoire sous-estimée que RCF a souhaité mettre en lumière à travers ce podcast. Aurélien Vurli s'est rendu à la rencontre des historiens et experts de la période, s'est plongé dans les dossiers des Archives départementales de l'Orne, pour faire revivre ce moment où la terrible bataille de Normandie devient Libération. Une série en six épisodes.
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