C'est une démarche inédite dans l'histoire de l'Église anglicane : le clergé demande une augmentation des salaires. L'Angleterre fait partie des pays d'Europe particulièrement touchés par l'inflation.
L’inflation en Angleterre touche aussi les prêtres anglicans. Le syndicat Unite, organisation qui défend les intérêts de 2.000 membres du clergé, a donc demandé à ce que les salaires soient augmentés de 10%.
Les salaires des prêtres anglicans sont bien en-deçà de l’inflation galopante. "Ce dont il faut prendre conscience, c’est que les salaires du clergé ont diminué et diminué et diminué dans les vingt ou trente dernières années, en fait", explique Isabelle Hamley, aumônier de l’archevêque de Canterbury, syndiquée à Unite.
"Là, avec en plus la crise économique qu’il y a en Angleterre, qui est plus sévère que dans d’autres parties d’Europe, le clergé a vraiment du mal à continuer à vivre sur ses salaires." En avril dernier, l'inflation atteignait 8,7% au Royaume-Uni. C’est le taux le plus élevé des pays du G7.
Dans le clergé anglican, les prêtres peuvent se marier. "Beaucoup de prêtres sont mariés, ont des enfants, une famille", rappelle Isabelle Hamley. "Vivre sur un salaire de clergé, surtout dans les familles où l’autre parent ne travaille pas, c’est vraiment difficile."
Une profession qui a été dévalorisée pendant des années
Les traitements des membres du clergé sont réévalués chaque année au mois d’avril. "Il y a une commission du point de vue national qui s’occupe de la rémunération du clergé", comme nous l’explique Isabelle Hamley.
Une augmentation des salaires de 10% est-elle envisageable ? C’est ce qu’a demandé le syndicat Unite pour 2024. "10%, on se dit c’est probablement impossible mais c’est une position de négociation, quand on veut négocier on commence toujours un peu plus haut." Une augmentation qui serait la bienvenue dans un contexte où le clergé anglican a du mal à susciter des vocations. Isabelle Hamley juge que "profession a été dévalorisée pendant des années".
C’est difficile de voir comment on va avoir une bonne résolution de cette crise
Dans l’Église anglicane, le clergé vit essentiellement de dons. "Les salaires viennent surtout des donations le dimanche", précise Isabelle Hamley. Or, les fidèles sont eux aussi touchés par la crise économique… "C’est difficile de voir comment on va avoir une bonne résolution de cette crise", admet l’aumônier de l’archevêque de Canterbury. Faudra-t-il faire appel au fond central de l’Église anglicane ? "Le clergé dit il n’y a qu’à utiliser le fonds central pour augmenter les salaires."
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