Au total, des milliers de documents sont concernés. Il s’agit notamment des archives des juridictions d’exception instaurées par le régime de Vichy puis par le Gouvernement provisoire de la République française, des dossiers d’enquêtes réalisées par la police judiciaire pendant la guerre, mais aussi des documents relatifs à la poursuite et au jugement des criminels de guerre dans les zones d’occupation française en Allemagne et en Autriche. Tout un pan de la mémoire judiciaire et policière de l’Occupation, en somme, mais aussi de l’"épuration" qui suivit la Libération.
Cette décision du gouvernement sonne comme une victoire pour les spécialistes de la période déplorant, depuis le printemps dernier, une forme de zèle bureaucratique qui entravait leurs recherches. Dans une lettre adressée au président de la République peu avant le 70e anniversaire du 8-Mai 1945 et signée par plus d’une centaine d’universitaires, ils avaient notamment fait part de leurs difficultés dans leur travail, pour consulter un certain nombre de documents jusqu'ici classifiés.
Mais bien que cet arrêté va grandement faciliter l'accès à ces documents pour les spécialistes, il faut sortir des fantasmes que peut générer ce genre d'information, et ne pas s'attendre à de grands scoops sur cette période de l'histoire française, qui continue de susciter bien des passions, jusque dans le débat politique. C'est notamment ce qu'estime Gilles Morin, chercheur associé au Centre d’histoire sociale du XXe siècle (université Paris-I-CNRS), à l'initiative de ce mouvement avec Sophie Coeuré, historienne à l’université Paris-Diderot, auteur de "Les Archives" aux éditions La Découverte, interrogée par Florence Gault.
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