Le gouvernement face aux syndicats de fonctionnaires. Ces derniers critiquent vivement la réforme de la fonction publique annoncée la semaine dernière.
Les syndicats de fonctionnaires sont vent debout contre le gouvernement. Ces partenaires sociaux dénoncent en effet la réforme de la fonction publique annoncée la semaine dernière par l’exécutif, qui prévoit des plans de départ volontaire et une refonte du statut de ses agents.
Moderniser la fonction publique, assouplir le statut des fonctionnaires. C’est le cap que s’est donné le gouvernement d’Emmanuel Macron pour cette année 2018. Le chef de l’Etat s’était fixé pour objectif de supprimer 120 000 emplois publics et de baisser la part de la dépense publique dans le PIB de trois points d’ici à 2022. Il faut dire que la France dépense 13 % de son PIB pour payer ses cinq millions et demi de fonctionnaires répartis en trois branches: l’Etat, les collectivités territoriales et les hôpitaux.
Pour alléger la masse salariale de l'Etat, l'exécutif compte faire comme dans le privé. C'est-à-dire en usant de plans de départs volontaires, de rémunération au mérite et en s'accordant la possibilité d’embaucher plus de contractuels. Après avoir annoncé la volonté de moderniser et d’assouplir la fonction publique, l’heure est désormais à la concertation avec les syndicats.
Ces derniers regrettent de ne pas avoir été prévenus en amont de ce projet de réforme qui leur semble aller à l’encontre même de la mission de service public. C'est ce qu'explique Cécile Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT fonction publique. Les neuf confédérations de fonctionnaires se sont données rendez-vous mardi 6 février pour décider des suites à donner aux contours de cette réforme. La CGT, FO et Solidaires pourraient bien annoncer une journée d’action prévue pour la fin du mois de mars ou bien début avril.
Un embryon de contestation sociale se profile. L'esprit de la réforme fondé sur un plan de départ volontaire, la rémunération au mérite et la volonté affichée d’embaucher plus d’agents publics sous contrat fait clairement grincer les dents des syndicats qui devraient faire entendre leur voix non seulement en battant le pavé mais dans le cadre des négociations avec l’exécutif tout au long de cette année.
Pour Agnès Verdier-Molinié, la directrice de l’IFRAP, la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, si ces mesures semblent aller dans le bon sens, leurs modalités de mise en œuvre restent encore bien floues. A commencer par l’embauche de contractuels.
Cette réforme s'annonce d'autant plus délicate pour le gouvernement qu'elle ouvre la voie à un débat sur le statut des fonctionnaires. Un sujet qui reste pour le moins épineux en France, mais qui a pourtant été réglé chez de nombreux voisins européens, comme le rappelle Agnès Verdier-Molinié, qui n'hésite pas à évoquer l'idée d'un référendum pour trancher cette question.
Du côté du gouvernement, en façade, la confiance règne. L'exécutif mise sur la concertation, et la capacité à dialoguer avec les syndicats. Olivier Dussopt, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics et Gérald Darmanin, ministe de l'Action et ces Comptes publics, ont prévu de rencontrer rapidement les organisations syndicales. Ce pourrait être dès le début de la semaine prochaine. Une concertation prévue pour durer toute cette année 2018.
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