Le 31 janvier dernier, je vous présentais son journal de bonnes nouvelles pour le mois de janvier. Sur le temps qui accordé, nous n’avons pu faire le tour que de l’Europe, mais des bonnes nouvelles il y en a un peu partout dans le monde!
AMÉRIQUE DU NORD
Pour commencer cet article je vous emmène en Amérique du Nord. À Chicago, les agriculteurs urbains remplacent la pollution toxique par des aliments frais et locaux. À un moment donné de l'histoire, les aciéries du sud-est de la ville permettaient à leurs ouvriers de se nourrir. Mais des décennies plus tard, la communauté en paie le prix sous la forme de taux élevés d'asthme, de sols et d'air pollués, etc.
Les agriculteurs urbains de la région renversent la situation avec des jardins communautaires et des espaces verts qui non seulement aident à nourrir les résidents, mais servent aussi de lieu de rencontre pour les gens. La South Chicago Farm, par exemple, propose des aliments frais de la ferme, enseigne les techniques agricoles et fait participer la communauté. Elle est située dans un parc public de 14 acres, en face d'un ancien complexe sidérurgique américain.
Ces personnes et ces communautés n'auraient jamais dû être exposées à ce niveau de pollution en premier lieu. Les industries polluantes comme l'acier et le charbon (sans parler du manque d'investissement dans les espaces verts) ont un impact disproportionné sur les communautés à faible revenu et les personnes de couleur - et renforcent un cycle de pauvreté et d'injustice.
Pour en savoir plus sur le sujet rendez-vous sur Civileats (site en anglais).
Toujours aux États-Unis, à San Francisco, le comité de réparation propose de verser 5 millions de dollars à chaque résident noir. Pourquoi? Ce comité consultatif sur les réparations afro-américaines de San Francisco a été créé en 2020 dans le cadre de la commission des droits de l'homme de la ville. Il a été chargé d'élaborer un plan visant à remédier "aux préjudices institutionnels, sanctionnés par la ville, qui ont été infligés aux communautés afro-américaines".
Le comité n'a pas le pouvoir de mettre en œuvre ses recommandations. Le Conseil des superviseurs de San Francisco a reçu une ébauche de la proposition de 60 pages fin décembre et devrait l'accepter, la modifier ou la rejeter. Le rapport final sera soumis en juin et inclura les commentaires du conseil.
Pour découvrir les autres propositions du comité de réparation, c’est ici.
Une bonne nouvelle pour la biodiversité ensuite: le papillon bleu de Fender, que l'on ne trouve que dans la vallée de la Willamette, quitte la liste des espèces menacées. Le bleu de Fender, qui a une envergure de 2,5 centimètre, est si rare qu'il était présumé éteint jusqu'à ce que de petites populations soient redécouvertes en 1989.
Pour permettre à l’espèce de se développer, des lupins de Kincaid ont été plantés. Les papillons sont totalement dépendants de cette plante, qui est elle-même une espèce menacée. Lorsque l'U.S. Fish and Wildlife Service a inscrit le bleu de Fender sur la liste des espèces menacées en 2000, on savait que moins de 4 000 de ces papillons vivaient à l'état sauvage. Bien que son nombre ait fluctué au fil des ans, une étude de 2016 a révélé que les populations avaient augmenté pour atteindre 29 000 individus au total. La reclassification prend effet le 13 février.
Rendez-vous sur le Statesman Journal pour en savoir plus.
AMÉRIQUE LATINE
Au Brésil, la défenseuse de la forêt amazonienne Marina Silva a été nommée nouvelle ministre de l'environnement. Cette annonce indique que la nouvelle administration de Luiz Inácio Lula da Silva donnera la priorité à la répression de la déforestation illégale dans la forêt, même si cela implique de s'opposer aux puissants intérêts de l'agrobusiness. Peu après l'annonce, Mme Silva a déclaré à la chaîne d'information Globo TV que le nom du ministère qu'elle dirigera sera changé en ministère de l'environnement et du changement climatique.
Lula a également nommé Sonia Guajajara, une femme indigène, comme premier ministre des peuples indigènes du Brésil, et Carlos Fávaro, un producteur de soja, comme ministre de l'agriculture.
Silva a déjà été ministre de l’environnement lors des mandats précédent de Lula de 2003 à 2010. À l’époque, elle a supervisé la création de dizaines de zones de conservation et une stratégie sophistiquée de lutte contre la déforestation, avec de grandes opérations contre les criminels environnementaux et une nouvelle surveillance par satellite. Elle a également participé à la conception de la plus grande initiative internationale visant à préserver la forêt tropicale, le Fonds pour l'Amazonie, soutenu principalement par la Norvège. La déforestation a chuté de façon spectaculaire.
Pour tout savoir sur Marina Silva, rendez-vous sur PBS.
En Colombie, les premières femmes électriciennes colombiennes s'entraînent pour maintenir l'éclairage. Le travail est difficile et exige de longs séjours loin de la maison, mais la seule école de ligne pour femmes du pays fait évoluer les mentalités dans un domaine dominé par les hommes.
Certaines des quinze femmes qui participent à ce programme savent ce qu’est la vie dans une maison sans électricité. Cela fait plus de 10 ans que la Colombie a atteint une couverture électrique de 95%, mais l'accès des zones les plus reculées est difficile. En 2020, on estime que 1,9 million de Colombiens n’avaient toujours pas accès à l'électricité.
Toutes espèrent obtenir leur diplôme et faire partie de la toute première promotion d'apprenties monteurs de lignes de Colombie, à La Ceja, une petite ville située à environ 40 km au sud-est de Medellín, la deuxième plus grande ville de Colombie. Les monteurs de lignes escaladent des tours et des lignes de transmission à des centaines de mètres du sol pour installer et réparer des câbles électriques. Ils sont souvent les premiers à intervenir après une tempête ou une catastrophe naturelle.
Environ 2 500 travailleurs de ligne sont actifs, et on estime que 500 autres sont nécessaires pour suivre les demandes d'électrification ; il est prévu de construire entre 1 200 et 2 500 km de nouvelles lignes électriques d'ici 2025.
Pour découvrir l’histoire de ces femmes, rendez-vous sur le site de The Guardian.
ASIE
Nous voici donc en Asie pour la suite de notre tour du monde des bonnes nouvelles. Celle-ci concerne le dauphin de l'Irrawaddy, une espèce qui vit au Cambodge. La population de cette espèce ne compte plus qu'environ 90 individus : le dauphin de l'Irrawaddy est en danger critique d’extinction. La pêche illégale exerce une forte pression sur l'espèce. Bien que la pêche électrique et les filets maillants soient interdits là où vit le dauphin de l'Irrawaddy ces pratiques de pêche non durables restent les principales menaces pour l'espèce.
En ce début de cette année 2023, Hun Sen, le premier ministre cambodgien a demandé aux autorités de Kratie d'utiliser des balises pour délimiter les zones du Mékong où la pêche est strictement interdite. Cette mesure devrait permettre d’éviter l'enchevêtrement dans les filets de pêche au dauphin de l'Irrawaddy.
Pour en savoir plus sur ce dauphin et les mesures de protection mise en place pour ne pas qu’il s’éteigne, rendez-vous sur le site du wwf.
OCÉANIE
Bill Gates a investi dans une nouvelle startup visant à réduire les émissions provenant des rots des vaches. Le cofondateur de Microsoft investit 12 millions de dollars dans Rumin8, qui développe des compléments alimentaires pour les vaches afin de réduire la production de méthane.
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement dénonce le méthan comme étant le "principal contributeur à la formation d’ozone troposphérique". L’ozone troposphérique étant un gaz à effet de serre qui se produit juste au dessus de la surface de la terre et avec lequel nous sommes donc en contact. Et selon certaines estimations, le bétail serait responsable de un tiers des émissions d’origine humaine. Cette production de méthane est due à une réaction qui a lieu durant les fermentations dans le rumen (premier estomac des ruminants).
C’est pourquoi, la start-up australienne Rumin8 s’est lancée dans ce pari de faire disparaître ces émissions grâce à un complément alimentaire à base de bromoforme. Le bromoforme, c’est un composé chimique qu’on trouve dans les algues rouges notamment. À la suite de tests indépendants, Rumin8 affirme qu’après moins d’une semaine, la production de méthane libérée par des moutons sous additif alimentaire a été éliminée dans sa quasi-totalité.
Rumin8 ne sont pas les premiers a y penser, d’autres études et tests sont en cours ou ont déjà eu lieu. Selon les recherches entreprises à l’Université de Californie, il suffirait d’à peine 0,5% d’algues rouges incorporées à la nourriture des animaux pour que le méthane ne soit pas produit dans le tube digestif des animaux. L’asparagopsis qui contient du bromoforme empêche tout simplement l’hydrogène de se lier aux atomes de carbone. Un essai de 147 jours a confirmé la réduction du méthane provenant des bovins de boucherie nourris aux algues rouges. Et en bonus, l’additif réduisait les besoins alimentaires de 14% sans changement dans le gain de poids des bouvillons. Une autre série d’études réalisée à court terme sur des vaches laitières en lactation par le Penn State University a permis d’obtenir une réduction des émissions de méthane de 80% sans effet sur la consommation d’aliments, le rendement ou la qualité du lait.
Une bonne piste donc pour diminuer nos émissions de méthane même si réduire notre consommation de viande aiderait grandement aussi.
MONDE
Après avoir regardé ce qui s’est passé sur les différents continents, nous pouvons maintenant nous arrêter sur ce qui nous concerne tous. Et pour commencer, l'Oréal lance un nouvel outil de rouge à lèvres motorisé conçu pour les personnes à mobilité réduite. Baptisé Hapta, il contribue à rendre les cosmétiques plus inclusifs.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, environ 15 % de la population mondiale vit avec une forme ou une autre de handicap. Pourtant, selon une étude menée par Procter & Gamble, seuls 4 % des marques de produits de beauté et de soins personnels créent des produits adaptés aux handicaps physiques.
Développé par les scientifiques et les ingénieurs de L'Oréal, HAPTA (qui se traduit par "science du toucher") intègre intelligemment une technologie créée à l'origine pour stabiliser les ustensiles, ce qui peut s’avérer essentiel pour permettre aux personnes dont la motricité fine est limitée de manger avec confiance et indépendance.
HAPTA est une technologie qui fonctionne grâce à une combinaison de capteurs de mouvement intelligents intégrés qui fonctionnent en temps réel, et d'accessoires personnalisables qui offrent à l'utilisateur une meilleure amplitude de mouvement et une plus grande facilité d'utilisation pour les emballages difficiles à ouvrir. Le plus impressionnant est peut-être qu'il peut faire la distinction entre les tremblements de la main et le mouvement intentionnel de la main, ce qui permet aux capteurs de s'adapter à l'utilisateur à chaque seconde pour maintenir la stabilité.
Pour tout savoir sur ce nouvel outil, rendez-vous ici.
La couche d’ozone se reconstitue doucement, une meilleure nouvelle que ça? Selon une nouvelle évaluation soutenue par les Nations unies, la couche d'ozone de la Terre est en passe de se reconstituer complètement d'ici quelques décennies, grâce à l'élimination progressive des substances chimiques appauvrissant la couche d'ozone dans le monde entier.
La couche d'ozone protège la planète des rayons ultraviolets nocifs. Mais depuis la fin des années 1980, les scientifiques ont tiré la sonnette d'alarme quant à la présence d'un trou dans ce bouclier, causé par des substances appauvrissant la couche d'ozone, notamment les chlorofluorocarbones, surnommés CFC, que l'on trouve souvent dans les réfrigérateurs, les aérosols et les solvants.
La coopération internationale a permis d'endiguer les dégâts. L'utilisation des CFC a diminué de 99 % depuis l'entrée en vigueur du protocole de Montréal en 1989, qui a lancé l'élimination progressive de ces substances et d'autres produits chimiques nuisibles à la couche d'ozone, selon l'évaluation d'un groupe d'experts publiée lundi.
Si les politiques mondiales restent en place, la couche d'ozone devrait retrouver son niveau de 1980 d'ici 2040 dans la plupart des régions du monde, selon l'évaluation. Pour les zones polaires, le délai de récupération est plus long : 2045 dans l'Arctique et 2066 dans l'Antarctique.
Pour découvrir les détails du rapport de l’ONU, rendez-vous ici.
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