Afin de tester le Plan Multilatéral de Secours du Lac Léman (PMSLL), les autorités françaises et suisses ont organisé un exercice en conditions réelles. Objectif : former les intervenants et corriger les dysfonctionnements.
9 h 40 ce mardi matin, le “Général Guisan” lance un appel à l’aide. “J’ai subi une explosion moteur, il y a des blessés à bord. J’ai une grosse voie d’eau qui s’est ouverte, il me reste une heure” annonce le commandant de bord.
Le compte à rebours est lancé. Les secours français et suisses sont prévenus et doivent intervenir au plus vite pour limiter le bilan humain de l’accident, sur cet axe transfrontalier d'importance.
En attendant l’arrivée des équipes, le commandant évacue les passagers indemnes sur une nacelle gonflable, mais certains n’ont pas cette chance, ils sont à l’eau, livrés à l’épreuve du froid et de la fatigue. “On sait qu’en général, dans une eau de 5° c à 10° c, les naufragés ont une heure de vie à condition qu’ils aient un gilet de sauvetage” commente Bernard Gay, observateur de l’opération pour le SDIS 74.
Une vingtaine de minutes après l’alerte, les premiers zodiacs convergent vers le lieu de l’accident. “Les premiers doivent prendre le lead pour coordonner les opérations et éviter un sur-accident” explique le pompier.
Rapidement, d’autres bateaux affluent des côtes françaises et suisses, les premières constatations médicales se font directement sur l’embarcation, avant un retour à terre.
Au port, justement, les pompiers et les forces de l’ordre quadrillent le secteur.
Dans le parc de l’embarcadère, sont gonflées les PMA, les Postes Médicaux Avancés, la Haute-Savoie en compte quatre. “Dès que le matériel est arrivé, on les monte en 30 minutes” explique le commandant Jessica Lehnhof. “La priorité, c’est la prise en charge des EU (extrêmes urgences) et des UA (urgences absolues) puis des UR (urgences relatives) et des impliqués”.
Tandis qu’une partie des secours trie les patients, l’autre se charge de leur prodiguer les premiers soins avant une évacuation, plus ou moins rapide selon la gravité de l’état, vers les hôpitaux du secteur.
Les exercices de ce type se préparent des mois à l’avance et sont supposés se dérouler tous les 5 ans. Sur le Léman, le dernier, datait de 2016.
“L’objectif, c’est de pratiquer dans des conditions les plus proches du réel pour collaborer au mieux entre français et suisse et repérer d’éventuels dysfonctionnements” commence Mélanie Fatmi, directrice de l’opération Léman 23, “on apprend en s'exerçant”.
Le Préfet de la Haute-Savoie, les représentants des cantons de Vaud, du Valais et de Genève étaient présents, dès la fin de journée ils ont, ensemble, fait un point sur les résultats de cette opération.
Dans les prochaines semaines, un RETEX (Retour d’Expérience) sera organisé pour mettre en lumière les dysfonctionnements observés.
Cette opération aura mobilisée 400 intervenants, 120 figurants et permis de tester le Plan Multilatéral de Secours du Lac Léman (PMSLL) donc, mais aussi le plan de secours "NOmbreuses VIctimes" (NOVI), le plan ORSAN (Organisation de la Réponse du SANitaire) et le plan blanc hospitalier.
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