C'est un mausolée dont Philippe Royer-Gaspard suit la renaissance depuis plusieurs années maintenant. Depuis 2013 exactement, année où le jury du grand prix Pèlerin du patrimoine a récompensé l’association qui a vaillamment porté ce projet. C’est un vaste mausolée de style néo-byzantin, bâti au fond du cimetière communal, lequel donne sur la plaine champenoise, au nord de Reims, et dont l’histoire est assez extraordinaire !
En 1895, la veuve d’un magistrat, originaire du village, décide de faire élever un monument à feu son mari, à la hauteur de l’amour qu’elle lui porte et de son immense chagrin. Pour la décoration intérieure, elle fait appel à Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938), un peintre et décorateur particulièrement prisé à l’époque, à qui elle confie la réalisation de mosaïques d’un très grand raffinement pour en recouvrir toutes les voûtes.
Elle fait aussi sculpter la statue de son mari reposant sur un lit d’apparat dans un bloc de marbre blanc de Carrare. Bref, ce mausolée est une splendeur ! À l’intérieur peuvent tenir une bonne cinquantaine de personnes, pour vous donner son échelle.
C’est un petit groupe d’habitants de la commune nouvelle de Bourgogne-Fresne qui a pris l'initiative de cette restauration, après avoir œuvré au renouveau de l’église paroissiale. Ça n’a pas été une mince affaire ! Car le mausolée était alors la propriété des descendants de cette riche veuve, ils n’avaient jamais fait de travaux d’entretien.
Le toit fuyait, les mosaïques s’étaient décollées, et les marbres des murs gisaient sur le sol, cassés. Un vrai gâchis ! Les bénévoles de l’association ont commencé un patient travail de nettoyage et de collecte des tesselles des mosaïques… En douce, mais avec l’accord tacite de la mairie. L’association a fini par sortir de la clandestinité à l’issue de plusieurs années d’un périple juridique compliqué.
Je suis retourné en décembre à Bourgogne-Fresne. La restauration a très bien avancé grâce à ces bénévoles et à des dons, qui ont permis de faire travailler un
mosaïste spécialisé dans les restaurations. Cet artisan d’art en a déjà sauvé une bonne moitié. Les motifs, autour du thème des quatre saisons, ont retrouvé leur éclat. Les vitraux ont été restaurés eux-aussi.
Enfin, l’officialisation de leur entreprise, grâce à une délégation de gestion, a ouvert à l’association les portes des subventions publiques. Il se peut même
que le mausolée obtienne un classement au titre des monuments historiques. Le graal, en quelque sorte !
Précisons que nos auditeurs peuvent aller l’admirer certains jours de l’année. Pendant les Journées du patrimoine par exemple. Mais l’association peut aussi
organiser des visites guidées sur demande. C’est à 10 kilomètre seulement de Reims. (Renseignements : 06 83 24 50 73)
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