Boris Cyrulnik présente son livre à RCF Bordeaux avant sa rencontre à Mollat ce 3 novembre 2023

Après avoir été honoré pour son parcours exceptionnel par le maire de Bordeaux en début d'année 2023, le neuropsychiatre bordelais, parmi les plus réputés au monde, présente son nouvel ouvrage à la librairie Mollat ce vendredi 3 novembre. Mais avant, Boris Cyrulnik est revenu à RCF Bordeaux, comme il le fait très souvent. Il a présenté son livre au micro de Cinquième de Couverture, l'émission littéraire d'RCF Bordeaux, présentée ce vendredi par Danielle Lacoste. Entretien.

RCF Bordeaux : Pourquoi venez-vous de manière si fidèle à RCF Bordeaux ? Peut-être parce que les sujets que vous abordez sont en harmonie avec le cœur de notre radio ?

Boris Cyrulnik : Probablement oui. Et parce que j'aborde des sujets d'affection, la nécessité de l'affection pour se développer. Parce que, pour être ensemble, on a besoin d'un autre pour devenir soi-même. C'est une phrase qui vous plaît sûrement et c'est pour ça que vous m'invitez (rire).

RCF Bordeaux : Peut-être aussi parce que le fil conducteur de vos ouvrages, c'est toujours la présence de l'autre et de son altérité, sans l'autre on meurt ?

Exactement, sans l'autre on ne peut pas devenir soi-même. Un enfant privé d’altérité, son cerveau s’atrophie. La neuroscience d'aujourd'hui confirme ce vieux précepte humain que peut-être notre monde moderne est en train d'oublier.

RCF Bordeaux : Alors vous êtes ici pour votre dernier livre "Quarante voleurs en carence affective" et forcément c'est le choix de ce titre qui nous intrigue. Qui sont ces voleurs ?

Ces voleurs sont des garçons beaucoup plus que des filles, qui deviennent délinquants parce qu'ils ont été isolés affectivement dans les premiers mois de leur vie, ça a tracé une vulnérabilité dans leur cerveau et en grandissant ils ne savent pas contrôler cette émotion, passent à l'acte et deviennent délinquants.

RCF Bordeaux : Dernière question, un voleur entre par effraction, de quoi s'agit-il par "l'effraction" ?

Le sens du mot effraction c'est fracturer, c'est-à-dire qu'il y a une violence extrême. Ces garçons ne peuvent pas contrôler leur émotion parce qu'ils ont été privés d'affection et qu'ils ont un retard de langage. La solution, ce n'est pas de les punir mais surtout de développer dans notre éducation un moyen de protéger les enfants, même les enfants pré verbaux.

Une interview à retrouver dans l'émission d'RCF Bordeaux "Cinquième de Couverture" à écouter ICI, le livre est à retrouver sur le site de son éditeur Odile Jacob.