Près de la passerelle du fleuve du Paillon à Nice, une étrange rencontre se répète chaque jour : des sangliers descendent des montagnes. Cette année, les chasseurs des Alpes-Maritimes, en ont tué plus de 1000. Attirés par la sécheresse, la présence de loups et l'alimentation humaine, la prolifération ne cesse d’augmenter en ville.
Près de la passerelle du fleuve du Paillon à Nice, les promeneurs tiennent tous le même discours : tous les jours ils aperçoivent des sangliers descendre des montagnes.
“J’en vois plusieurs fois par jour,” lance Eric. Depuis qu’il vit sous le pont près de la passerelle du Paillon, les sangliers c’est tous les matins et tous les soirs qu’il les aperçoit : “j’en compte jusqu’à neuf dans une journée, une fois j’en ai nourri un à la main, il n’y a plus d’eau, ils n’ont plus rien à manger,” se désole t-il.
La sécheresse serait une des responsables de ce phénomène, “les sols sont plus durs et comme les sangliers se nourrissent de vers ou de racines, ils ont du mal à creuser le sol quand il est très sec,” explique Jean-Pierre Caujolle, le président de la Fédération Départementale des Chasseurs des Alpes-Maritimes. La terre du Paillon, “est bien plus meuble”, à cet endroit les sangliers peuvent “creuser plus facilement”.
“Beaucoup de personnes lancent du pain pour leur donner à manger,” constate le chasseur. Plus les passants vont nourrir les sangliers plus leur prolifération sera grande : “si vous nourrissez trop un sanglier, il grossit trop vite, quand il atteint 40 kilogrammes, instantanément il se reproduit,” indique le président de la fédération départementale de chasse. Les femelles peuvent avoir jusqu’à dix marcassins.
Conséquence de cette prolifération : la fédération de chasse doit indemniser les agriculteurs. L’année dernière les chasseurs auraient pris en charge, 77 millions d’euros de dommages au niveau national.
La présence des loups ne serait pas anodine dans la présence des sangliers à Nice, “avant les loups étaient très haut en montagne, maintenant les loups sont filmés tous les jours tout autour des communes de Nice,” explique le chasseur. Le loup se nourrit à 76 % de la faune sauvage, “ils leur mettent la pression,” estime Jean-Pierre Caujolle. Aujourd'hui, on estime la présence de 300 loups dans le département des Alpes-Maritimes.
Bien que 1000 sangliers ont été tués près de Nice depuis le début de l'année, cela n'arrête pas la prolifération puisque "6 800 battues sont équivalentes à plus de 44 000 sorties d'Hommes," indique Jean-Pierre Caujolle.
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