Par ce décret spécial, le pape autorise officiellement les femmes laïques à accéder au ministère de lecteur, le service de la parole et de l’Acolyte, le service de l’autel, y compris en distribuant l’eucharistie. En pratique, cette possibilité était déjà ouverte. Alors en modifiant ainsi le droit canon, le Pape vient-il régulariser une situation de faits ? "C'est une reconnaissance de droit parce que le canon 230 dans le code latin disait que là où il n'y avait pas de ministère institué on pouvait prendre des laïcs hommes ou femmes pour exercer ces fonctions. Le droit prévoyait déjà que les femmes puissent exercer des fonctions liturgiques", explique le père Cédric Burgun, vice-doyen de Faculté de Droit canonique de l’université catholique de Paris.
La possibilité de confier à des laïcs des ministères institués avait été voulue par Paul VI en 1972. Ce dernier avait décidé de réserver les anciens "ordres mineurs" aux hommes, considérant que c’était une étape vers le sacerdoce. Aujourd’hui, le pape François estime donc que deux fonctions, destinées à aider le prêtre ou l’évêque, peuvent être ouvertes à tout baptisé, homme et femme. Faut-il voir dans cette évolution une première étape vers l’existence de prêtres ou diacres femmes ? "Sur la question du sacerdoce, le pape François ne voulait pas prendre cette décision. Par contre, il a ouvert une commission théologique pour réfléchir à la question d'un diaconat féminin. Il faut attendre les conclusions de cette commission", assure le père cédric Burgun.
Et si en 2015 le cardinal Philippe Barbarin, alors archevêque de Lyon, avait institué "lecteurs" deux membres du groupe de rock chrétien Glorious, il faut reconnaître que l’institution permanente de lecteurs et d’acolytes laïcs est aujourd’hui peu fréquente en France.
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