On célébrait la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem.
C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple,
sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ;
ils lui disaient :
« Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ?
Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit :
« Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père,
voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »
Source : AELF
Nous sommes toujours dans le chapitre 10 de l’évangile de Jean. Jésus circule dans le temple et puis il est encerclé par des juifs qui l’interrogent : « Si toi tu es le Christ, dis-le nous ouvertement » ! Pourquoi Jésus leur répond-il « Je vous l’ai dit » ? N’est-ce pas surprenant ? Jésus n’a évoqué sa messianité que devant la Samaritaine. Mais c’est toute la réponse de Jésus qui peut nous éclairer : « Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage. »
En fait, c’est tout son enseignement qui insiste sur sa relation unique au Père, ce sont ses œuvres qui rendent témoignage du fait qu’il vient de la part de Dieu, qu’il est le Fils qui révèle Dieu, son Père. Autrement dit, tout cela manifeste sa messianité et c’est ce que les juifs refusent de discerner ; et ils en viennent à réfuter cet homme qui prétend qu’il parle de la voix même de Dieu, cet homme qui s’identifie au berger comme Dieu est le berger, cet homme qui finit par leur dire un peu plus loin dans notre extrait : « Moi et le Père nous sommes un ». Ce qui dans la suite du récit que nous n’avons pas entendu se révèle être blasphématoire pour ses interlocuteurs juifs. Dieu n’est plus à cantonner dans le ciel mais il se donne à la rencontre en Jésus, présent au cœur du monde. Il est cette parole qui a été faite chair pour reprendre le prologue de Jean.
J’aimerai alors relever avec vous le verbe « croire » présent à deux reprises dans notre passage de ce jour. Tout d’abord quand Jésus dit « Je vous l’ai dit et vous ne croyez pas » et puis lorsqu’il reprend la métaphore des brebis qu’il inscrit explicitement dans le domaine de la foi, dans le registre du « croire » : « Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. »
Alors accueillir qui est Jésus pour nous, accueillir son identité, accueillir qu’il est le messie de Dieu, c’est tout d’abord une question de foi plutôt que de savoir. La dynamique de la foi va de paire avec celle de la suivance, celle de s’attacher à Lui comme les brebis suivent le Berger, le Fils du Père. Gardons cette confiance que rien ne peut nous arracher de la main du Fils, rien ne peut nous arracher de la main du père, et c’est le Fils qui le dit !
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