Rediffusion de l'émission du 10/09/2020
Indispensable pour certains, exagéré et véritable fardeau pour d'autres, le port du masque divise les Français. Quel regard portez-vous sur cette obligation de porter le masque ? Qu'est-ce que ça change dans votre quotidien ? Avez-vous le sentiment que votre liberté est mise à mal ?
JE PENSE DONC J'AGIS - Nouveauté de la rentrée, "Je pense donc j'agis" est une émission interactive qui invite à la réflexion et à l’action. Les auditeurs peuvent participer à l'émission, proposer leur témoignage ou poser leurs questions.
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Le gouvernement "va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles", a dit hier le Professeur Jean-François Delfraissy, qui accompagne l'exécutif dans la crise sanitaire. Alors que l'épidémie de coronavirus connaît une reprise inquiétante, le président du Conseil scientifique déclarait ce matin : "Il faut qu'on accepte qu'il y aura des décès, la meilleure protection c'est d'abord de porter un masque."
Le masque soulève bien des questions, aussi bien sanitaires, que sociales et éthiques. Entre confiance et défiance, l'obligation du port du masque suscite des réactions bien contrastées dans la population. Il y a ceux qui la suivent scrupuleusement, par crainte d'être contaminés ou par obéissance ; il y a ceux qui s'en accommodent plus ou moins efficacement, sans chercher à changer de masque ou à le laver régulièrement ; quant à ceux qui refusent tout simplement de le porter, ils représentent 3 à 5% des Français.
La Fondation Jean-Jaurès a publié ce lundi une étude sur la "sociologie des militants anti-masques". Le chercheur en sciences politiques Antoine Bristielle, qui a initié cette étude, note qu'il y a "une partie importante de la population qui est en colère, qui se mobilise en tout cas, pour dire : 'il faut finalement arrêter avec toutes ces mesures qui sont liberticides et la liberté individuelle est plus importante que toutes ces mesures de protection qui sont en réalité pas vraiment efficaces"".
Début septembre, deux professionnels de santé, un psychologue et un médecin, ont saisi le tribunal administratif de Strasbourg pour demander d'annuler l'obligation du port du masque dans les communes de plus de 10 000 habitants. "Ce sont des médecins, ce ne sont pas des fous", précise Martin Steffens, pour qui "le jeu démocratique consiste à pouvoir faire jouer les pouvoirs les uns contre les autres, les uns avec les autres".
Nous sommes dans un contexte "d'état d'urgence sanitaire", rappelle le philosophe. État d'urgence qui donne les "tous les pouvoirs à l'exécutif" : dans ce contexte, avoir le juridique qui dit "attention est-ce que nous faisons est toujours constitutionnel" est "intéressant"...
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