« Une autre organisation des religions » : dans sa brève intervention télévisée de mardi soir, le Président de la République exprime ce souhait au soir de l’annonce du remaniement ministériel…
Ainsi donc depuis lors nous savons qu’au sommet de l’État on s’interroge sur une organisation des religions qui serait destinée à se renouveler… Mais pour réfléchir à cette autre organisation encore faudrait-il savoir quelle est aujourd’hui l’organisation des religions qu’il faudrait réformer ? Et là, je dois avouer, je ne vois pas… Il m’avait échappé que, en France, les religions devaient être organisées collectivement par une autorité extérieure.
Comme s’il s’agissait d’un « en-soi » homogène : n’en déplaise aux technocrates de tous poils, il y a erreur sur la définition…
Comme si il y avait d’un côté dans notre société les religions, et en face le reste. Et d’ailleurs comment se définirait ce fameux reste ? S’agirait-il du regroupement de ceux qui sont « sans » religion même s’ils leur arrivent de solliciter leur Eglise pour un mariage ou des obsèques ? De ceux qui sont « contre » la religion : mais oui c’est vrai j’avais oublié cette grande évidence, le monde se divise en deux camps, entre les bons et les méchants, comme dans la guerre des étoiles par exemple !
Et ce serait donc ceux qui sont sans religion ou contre la religion qui décideraient de l’organisation de ceux qui se réclament d’une religion ? Quelle étrangeté … La première question à se poser, plutôt que de reprendre le sempiternel combat gaulois à la française, ne serait-elle pas de s’interroger ensemble sur la meilleure façon de trouver une nouvelle organisation à notre société?
Comme par exemple rassembler des hommes et des femmes de bonne volonté, issus de différentes traditions et désireux ensemble de participer à la construction du monde de demain. Mais c’est peut-être là que les choses commencent à devenir plus incertaines car la question véritable est bien celle-là : quel monde voulons-nous bâtir ensemble ? Cela semble plus prometteur comme réflexion et plus enthousiasmant comme perspective que de se demander en permanence comment maintenir l’apparence trompeuse d’une société heureuse en passant sous silence le nombre grandissant de personnes profondément désespérées…
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