À Lourdes se tient actuellement l'assemblée plénière des évêques, largement marquée par le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Église. Sur place, Etienne Pépin vous propose de décrypter cet événement avec Christophe Henning, journaliste à La Croix, Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef au Figaro, et Nathalie Leenhardt, ancienne rédactrice en chef de Réforme et éditorialiste sur RCF.
Dans une ambiance grave, les évêques sont déterminés à ce que des décisions soient prises suite au compte rendu du rapport Sauvé qui estime entre 2 900 et 3 200 le nombre de prêtres et religieux pédocriminels au sein de l'Église catholique en France depuis 1950 et 330 000 victimes. Il est désormais temps pour les évêques de décider d'une feuille de route concrète.
Christophe Henning, journaliste à La Croix souligne le "sérieux" et la "gravité" du contexte dans lequel l'assemblée plénière est vécue. Un silence imposant s'est emparé de Lourdes d'autant plus que les évêques ont choisi de ne pas communiquer individuellement sur leurs discussions.
Les évêques sont attendus d'abord par les victimes mais également par le reste de l'Église et de l'opinion. Des décisions concrètes doivent être prises et une feuille de route établie pour prendre acte des chiffres rapportés par le rapport Sauvé sur les abus sexuels sur mineurs dans l'Église. Pour Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef au Figaro, l'attente est forte. "L'opinion est très curieuse de ce qui va sortir" observe-t-il.
Au vue des divergences de positions et de méthodes entre les différents évêques, l'assemblée plénière va être cruciale pour l'unité de l'Église. "Les gens attendent des choses concrètes, précises, facilement compréhensibles et non plus l'énième discours sur le sujet" explique Jean-Marie Guénois. L'un des évêques a résumé ainsi la situation à Christophe Henning : "on ne peut pas se louper".
Les évêques ont invité cinq victimes à s'exprimer lors de l'assemblée plénière dont le père Jean-Luc Souveton qui n'a pas épargné l'épiscopat. Un nombre trop faible selon le prêtre qui a été lui-même victime et qui a été consterné par le manque d'anticipation des évêques.
Pour les victimes, il n'est plus temps de l'écoute mais de la décision et des actions concrètes. "Le travail a été entre guillemet caché par la commission Sauvé, que va-t-il sortir à l'issue de cette semaine de l'Assemblée des évêques ? C'est là qu'ils sont attendus effectivement avec un travail qui est déjà prêt [...] ils ont eu l'audace de demander cette commission indépendante maintenant auront-ils l'audace d'en tirer les leçons ?" souligne Christophe Henning.
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