Après Les Restos du Cœur et Croix-Rouge française, focus sur le Secours populaire du Bas-Rhin qui tire la sonnette d'alarme ! En effet, le sondage ipso 2023 “Pauvreté et Précarité” révèle un accroissement de la pauvreté en France. Conséquence : les aides sont de plus en plus difficiles à trouver. Nous faisons le point avec Claude, bénévole et membre du secrétariat départemental :
“J’ai une calculette dans la tête, tous les jours je fais le décompte de ce qu’il me reste sur mon compte. Pas d’imprévus possibles, pas de petits plaisirs non plus.”
Nous confie une retraité accompagnée par la fédération de l’aube du Secours populaire.
La calculatrice dans la tête semble être le symptôme actuel le plus répandu au vu d’un chiffre croissant : près d’un Français sur deux rencontre des difficultés à assumer ses dépenses en 2023.
Face aux difficultés, les secours populaires se mobilisent depuis 1945.
En 2012, c’est 4 millions de personnes en France qui ont été soutenues par le Secours populaire. C’est aussi des actions en Europe qui ont permis de venir en aide à 78 885 personnes en 2022.
Malgré la mobilisation et les nombreuses actions, Le Secours populaire tire la sonnette d'alarme et rejoint l'appel des Restos du Cœur ainsi que celui de la Croix-Rouge en ce mois de septembre 2023.
La cause ? Une précarité en hausse et un manque d’aide et de soutien financier pour le secours populaire qui croule sous le travail et les manques en tous genres : de place, d’argent, de soutien ... Claude, bénévole depuis plusieurs années et membre du secrétariat départemental, nous raconte que la plupart des bénévoles sont des personnes elles-mêmes en situation de précarité ou sorties de situation difficile ...
Un gouffre financier dont le premier touché reste un public jeune : sur 23 000 personnes aidées par Le Secours Populaire du Bas-Rhin, près de 50% ont moins de 25 ans. Les personnes précaires sont aussi des travailleurs pauvres, des familles monoparentales, des personnes en situation de régulation.
Et pourtant, Le Secours populaire continue à œuvrer malgré les difficultés. En effet, leur particularité au-delà des aides alimentaires, est leur mobilisation pour les aides vestimentaires et culturelles.
Par exemple, Le Secours Populaire organisent également des “journées-bonheur” pour les enfants. Au cours de celles-ci, ces enfants vont pouvoir profiter d’une activité : visite d’un zoo, saut en parachute etc.
En plus des distributions, les boutiques du Secours Populaire notamment celle du Bas-Rhin proposent des petits prix, variant de 2 à 5 Euro, prix symbolique. On y trouve des vêtements pour enfants, des chaussures, des chemises, des chaussettes. La denrée rare dans ces boutiques reste tout de même les sous-vêtements, les chaussettes et les chaussures pour homme …
Cette même boutique devient un lieu sacré pour les enfants, celui de la hotte du père Noël. En effet, en décembre, elle se transforme en boutique de jouets neufs et d’occasion. Mais c’est aussi l’endroit dans lequel ils quittent les vacances pour l’école puisqu’en septembre cette boutique est une papeterie emplie de stylos bleus et de surligneurs de toutes les couleurs.
Ce sont donc des moments de partage et d'espérance qui sont créés dans ce lieu. Mais en dehors de cette parenthèse, la réalité est déroutante : 300 à 500 personnes sont à la rue tous les soirs à Strasbourg. Difficile alors de quitter la calculette lorsque les chiffres du sondage ipso tombent et soulignent que 58% des Français craignent de basculer à court terme dans la précarité. Ce chiffre a lui aussi augmenté de 1%.
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