Il y a quelques jours, j’ai assisté à la messe d’enterrement du père d’un de mes bons amis. J’avais fait sa connaissance il y a bien longtemps. Je devais avoir 12 ans. Nos enfants ont aujourd’hui l’âge que nous avions alors.
J’ai passé des soirées avec ce Monsieur, des trajets en voiture, des vacances. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour sa grande culture, sa délicatesse, son humour. Il faisait autorité dans nos discussions d’adolescents. Son expérience était grande. Ingénieur, il avait été patron d’usine. Il faisait carrière dans l’industrie puis dans le conseil. Tout en lui m’inspirait respect et admiration.
En écoutant les témoignages de ses enfants, de ses petits-enfants, ainsi que la lecture qui nous a été faite d’une lettre qu’il écrivit à sa femme pour leurs 40 ans de mariage, j’ai été frappé par une évidence : à la fin des fins - face à la mort – peu importe nos mérites et notre carrière. La seule chose qui compte, la seule chose dont on porte témoignage, c’est en réalité, l’amour reçu et l’amour donné. L’amour est la seule mesure de nos vies. Il en est la seule fin.
Cette mesure, cette fin, doit ordonner toutes les dimensions de nos vies. De sorte que l’amour devient aussi le sens de notre vie professionnelle, le sens de notre travail.
Nous aspirons à travailler pour aimer et être aimer. Ce qui n’implique pas que le travail soit facile ou léger. Mais ce qui implique que nous fassions le choix de travailler dans la perspective du beau, du bon et du bien. Notre capacité à comprendre notre travail comme vecteur d’amour est un marqueur de notre humanité. Et je souhaite ce matin avoir une pensée spéciale pour celles et ceux qui sont privés de travail et qui en souffrent - au-delà des contingences matérielles - comme on souffre d’un mal d’amour.
Ce choix de l’amour, nous pouvons le faire tous les jours dans les petites choses comme dans les grandes. Entrepreneurs et dirigeants, notre responsabilité est plus grande encore. Car de la façon que nous choisissons d’entreprendre ou de diriger, de la façon dont nous considérons nos collaborateurs et leur épanouissement, nous devenons serviteurs de l’amour ou serviteurs de la mort. Notre ambition ne doit pas être seulement de reposer en paix le jour venu, mais de vivre en paix. Et cette ambition, nous devons la porter pour nous même, mais également pour celles et ceux qui nous sont confiés de diriger et de servir.
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