"Quand la théologie rencontre le sport", jeudi soir avait lieu la troisième soirée de la série de conférences organisées avec Holy Games, la proposition de l’Église de France pour les Jeux olympiques et paralympiques. Cette semaine c'était sur le thème "sport et communion". Une communion vécue à travers les plus grandes émotions du sport, dans la victoire ou la défaite avec les athlètes.
"Une liesse populaire, une ferveur nationale, un révélateur social, un visage de la société dans ce qu’elle peut donner de meilleur…" Le sport est une expérience de communion, analyse la théologienne du sport à la Faculté de théologie de l'université de Fribourg, Alessandra Maigre.
La communion dans une équipe sportive contient quelque chose de transcendant qui peut servir d’exemple pour la société explique celle qui est aussi hockeyeuse en Suisse. "La communion avec soi-même dans l’unité corps-âme-esprit et avec Dieu qui peut se répandre au sein d’une équipe." C’est dans les moments forts que cette communion est exacerbée précise Alessandra Maigre, "Une victoire ou une défaite cristallisent quelque chose de la profondeur de l’être humain des relations et d’une identité mise à nue."
La place du faible dans une équipe peut favoriser la communion, si les relations entre les joueurs relèvent d’un prendre-soin et d’une attention particulière à chacun et également au plus faible.
Alors qu’est-ce que notre flamme olympique nous dit de notre besoin de communion, de partager une destinée commune dans la victoire comme dans la défaite ? Quelle est la place de la fragilité de la vulnérabilité, du blessé dans le corps social que représente une équipe ou notre société ? Pour la théologienne du sport "la place du faible dans une équipe est ambivalente, elle peut favoriser la communion, si les relations entre les joueurs relèvent d’un prendre-soin, d’une culture du soin et d’une attention particulière à chacun et également au plus faible." Cela se joue dans les deux sens ajoute Alessandra Maigre "Il y a cette idée de faire-corps autour du plus faible pour le porter. Et vice-versa. Le plus faible, un joueur blessé peut porter l’équipe quand il est sur le banc de touche pour encourager l’équipe."
La communion dans le sport est l’expérience concrète de la communion ecclésiale autour du Christ explique la théologienne du sport "Je ne sais pas si on peut parler de communion eucharistique dans l’expérience sensorielle qu’est le sport. Mais il y a des moments de grâce dans une équipe en pleine possession de ses moyens, dans le fait d’être dans une relation vraie, où chacun est à sa juste place pour exprimer son identité sportive authentique." Tout cela porté par l’Esprit d’équipe, "ce souffle qui donne la vie qui est fécond dans la relation et les actes sportifs."
Il y a des moments de grâce dans une équipe en pleine possession de ses moyens, dans le fait d’être dans une relation vraie, où chacun est à sa juste place pour exprimer son identité sportive authentique.
Alessandra Maigre, en plus d’être théologienne du sport joue dans une équipe de hockey sur glace en Suisse, elle fait aussi du vélo en montagne. Dans l’effort elle témoigne de son expérience spirituelle "le dépassement de soi porte à un état méditatif, de transcendance de soi qui tend à quelque chose d’autre, c’est une expérience spirituelle."
"Sport et communion", une table ronde à retrouver sur notre site rcf.fr.
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