Le Vatican a publié mardi un document fixant sa doctrine sur la fin de vie. Le Saint-Siège y réaffirme son opposition absolue à l'euthanasie et au suicide assisté.
Cette lettre, qui émane de la Congrégation pour la doctrine de la foi, reprend l’essentiel des positions connues de l’Eglise catholique sur la fin de vie. L’euthanasie y est considérée comme un "crime contre la vie humaine", le suicide assisté de "grave péché" et ceux qui ont décidé d'y recourir ne peuvent recevoir les sacrements.
La gardienne du dogme au Vatican, condamne certes "les traitements médicaux agressifs" qui "précipitent la mort" mais elle ne cautionne pas pour autant les traitements qui "la retardent" car ils "privent la mort de sa dignité".
La position de la Congrégation pour la doctrine de la foi tient sur une ligne de crête. Avec d’un côté une interdiction de l’euthanasie et de l’autre la condamnation de l’acharnement thérapeutique. Le Saint-Siège précise sa pensée en expliquant que "le renoncement à des moyens extraordinaires et/ou disproportionnés n'est pas l'équivalent du suicide ou de l'euthanasie, il exprime plutôt l'acceptation de la condition humaine face à la mort". C’est même, selon la Congrégation pour la doctrine de la foi, une forme de respect pour la volonté du mourant, qu'il peut exprimer dans des directives anticipées "à l'exception de tout acte d'euthanasie ou de nature suicidaire", précise le Vatican.
En France, l'affaire Vincent Lambert incarne le cas de figure des personnes en état végétatif et de conscience minimale. Le Vatican s'était fermement opposé, en juillet 2019, à l'arrêt des traitements maintenant en vie ce quadragénaire en état végétatif depuis dix ans. Il avait notamment dénoncé "la grave violation de la dignité de la personne que comporte l'interruption de l'alimentation et de l'hydratation". Aujourd'hui la congrégation pour la doctrine de la foi réaffirme cette conviction. Il est toujours totalement trompeur de penser que l'état végétatif et l'état de conscience minimale, chez les personnes qui respirent de façon autonome, sont le signe que le patient a cessé d'être une personne humaine avec toute la dignité qui lui est propre. Ces patients ont le droit "à l'alimentation et à l'hydratation", que la Congrégation considère comme des "soins de base".
Cependant, elle admet que dans certains cas, la nutrition et l'hydratation artificielles peuvent devenir disproportionnées, notamment lorsqu’elles engendrent des "souffrances inacceptables pour le patient". Cette lettre est assez détaillée sur la conduite à tenir. Elle s’adresse aux fidèles, aux prêtres aux soignants et aux familles et a été approuvée par le pape François. Elle intervient dans un contexte législatif civil international "de plus en plus permissif à l'égard de l'euthanasie, du suicide assisté et des dispositions sur la fin de vie".
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