La constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse en France dépasse les frontières de l’Hexagone. Via un article publié par son média d’État Vatican News, le Saint-Siège répète son opposition à “une Constitution contraire à la vie”. Massimiliano Menichetti, responsable des titres Radio Vatican et Vatican News, signe cet éditorial à charge contre les parlementaires français, qui s’apprêtent à inscrire l’IVG au sein de la Constitution.
Mardi 30 janvier, l’Assemblée nationale votait largement en faveur de l’inscription du droit à l’avortement. Le 28 février, ce sera au tour des sénateurs de se prononcer sur cette réforme de la Constitution. Le Pape François, lui, s’est déjà prononcé il y a trois ans, sur ce qu’il pensait d’une telle pratique. “L’avortement est un meurtre”, avait clairement déclaré le Saint-Père dans le vol retour de Slovaquie.
Six mois après la visite du Pape à Marseille, le Vatican flirte une nouvelle fois avec les sujets brûlants de l’actualité française. En septembre dernier, le pape argentin avait notamment rencontré Emmanuel Macron, sur fond de désaccord, concernant la fin de vie. Le président de la République n’était “entré dans le détail du contenu ni même des équilibres du texte”, assurait alors son entourage.
Le Pape François avait également, sans surprise, rappelé l’hostilité de l’Église à l’avortement lors de sa prise de parole au stade Vélodrome. Il déplorait le sort de ces “enfants à naître, rejetés au nom d’un faux droit au progrès, qui est au contraire une régression de l’individu”.
Six mois plus tard, le média du Vatican, Vatican News, revient à la charge. “Comment est-il possible de juxtaposer dans la charte fondamentale d'un État le droit qui protège la personne et celui qui sanctionne sa mort ?”, s’interroge l’éditorial de Massimiliano Menichetti, responsable des titres Radio Vatican et Vatican News.
“Nous nous enfermons souvent dans des oppositions politiques ou idéologiques stériles, mais le défi est de voter des lois et de modifier des constitutions avec des propositions de vie et non de mort”, rappelle celui qui déplore que “les embryons continuent d'être manipulés et sélectionnés comme s'ils étaient des matériaux et non des personnes”.
Si cette inscription de l’IVG fait du bruit hors des frontières françaises, cela fait bien longtemps que les évêques français s’inquiètent d’une telle modification du texte fondamental. “Toute vie est un don pour ce monde, un don fragile et précieux, infiniment digne, à accueillir et à servir depuis son commencement jusqu’à la fin naturelle”, avait notamment réagi la Conférence des évêques de France appelant à “la mobilisation de tous”.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !