"Le handicap et la maladie sont fractures et dégradations. Mais dans ces instants où l’on perçoit l’échéance de la vie, l’Espérance est un souffle vital qui s’amplifie". C’est Philippe Pozzo di Borgo qui a tenu ces propos mystérieux. Il est l’homme dont la vie a inspiré le film "Intouchables" il y a dix ans, qui a marqué les cœurs des millions de personnes qui l’ont vu. Philippe était un riche homme d’affaires, menant une vie étourdie dans la jet set. Mais voilà qu’un accident de parapente le laisse tétraplégique. Une vie qui bascule ! De l’agitation bruyante, il passe à l’immobilité silencieuse d’un lit d’hôpital, avec comme seul horizon le plafond à contempler.
Il en est venu à l'Espérance, précisément, dit-il, parce que "l’immobilité m’apporte une richesse que je n’avais pas perçue : le silence dans lequel règne ma conscience. J’ai fait le deuil de mon corps, dans ce silence habité qui inocule le virus de l’Espérance". On le devine, ce passage n’a pas été sans combats, désespoirs, colères, révoltes. Mais Philippe s’est mis progressivement à aimer sa vie avec son handicap, grâce à cette richesse intérieure, ce "silence habité" qu’il ignorait, et qui lui a transmis donc "le virus de l’Espérance".
Le pape François a utilisé la même image lors de la première vague en parlant de "contagion de l’Espérance, qui se transmet de cœur à cœur, … Il ne s’agit pas d’une formule magique qui fait disparaitre les problèmes -dit-il encore- c’est la victoire de l’amour sur le mal, une victoire qui ne contourne pas la souffrance, mais qui la traverse en ouvrant une route transformant le mal en bien : la marque exclusive de la puissance de Dieu".
Philippe Pozzo a conclu son témoignage par un conseil : "Moi, il m’a fallu l’épreuve du handicap. Vous, n’attendez pas l’épreuve pour faire l’expérience du silence". Voilà, aujourd’hui, une épreuve est là, sous la forme d’une pandémie. Nous pouvons être gagnés par la peur, le doute, la colère qui renforcent notre agitation intérieure et nous rendent tristes. Nous pouvons aussi devenir acteurs de cette victoire de l’amour, en faisant de cette épreuve un lieu pour aimer toujours davantage, et qu’ainsi se transmette le virus de l’Espérance dont notre monde a tant besoin.
Car en faisant ce choix d’aimer, nous devenons porteurs de joie et de salut, pour nous-même et pour les autres. Pas besoin de grandes choses ! Faisons de chaque petite chose à chaque instant une occasion d’aimer. Si l’on doute de l’efficacité de ces petits gestes d’amour, rappelons-nous que c’est dans l’extrême petitesse d’un nourrisson dans une mangeoire que le Salut est entré dans le monde. Chers amis, en cet Avent qui s’ouvre, diffusons le virus de l’Espérance, voilà une bonne façon de préparer Noël !
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