Les « leçons de Vichy » évoquées ce matin résonnent en termes de politique faisant en écho à la Seconde Guerre mondiale, ce que je comprends, mais il se trouve que mes parents, originaires de Boulogne-sur-Mer et de Saint-Denis, ayant eu à la suite d’un concours, un poste double de professeur de sténo dactylo à Vichy, en 1949, j’ai passé mon enfance et mon adolescence dans cette ville, avant de rejoindre Clermont-Ferrand et la région parisienne.
Or, à Vichy, on est agacé d’être sans cesse assimilé au régime, même si les historiens savent que cela nous a été imposé et qu’on ne doit pas oublier Mme de Sévigné, Napoléon III, et le thermalisme.
En effet, et bien sûr c’est comme le Traité de Paris, ou les Accords d’Évian, une fois fixée dans la langue, la formule historique est gravée dans le marbre. Mais à Vichy, on souffre de n’avoir comme question parfois que celle-ci : y a-t-il des traces du passage du régime de Vichy ? Eh bien non. Vichy a été choisi en fait à cause de son parc d’hôtels impressionnant, pouvant accueillir tout un gouvernement, tout en étant d’emblée une très jolie ville, avec des parcs immenses au bord de l’Allier, au pied des montagnes bourbonnaises.
C’est en réalité dès l’Antiquité qu’ont été connues les sources et c’est au XIXe qu’elle est devenue une station thermale connue de l’Europe entière pour les bienfaits de ses sources. L’origine étymologique du mot est discutée, pour certains ce serait un nom gallo-romain, le "y" final étant la trace abrégée de iacum, suffixe marquant la propriété. Pour d’autres ce serait un certain Vicarius ayant donné son nom au lieu, enfin ce pourrait être l’association du celtique Wich, vertu, et d’y, l’eau. Quoi qu’il en soit c’est une ville qui fait honneur à la langue française avec une formidable Alliance.
Eh bien oui, on vient du monde entier, notamment l’été au CAVILAM de Vichy, pour apprendre la langue française ou s’y perfectionner. Chaque année, plus d’un millier de personnes, viennent y goûter les charmes de notre langue et y préparer des certifications. Créé en 1964, ce Centre d’approches vivantes des langues et des médias, dirigé par un grand ami Michel Boiron, remarquable, fait rayonner notre langue dans le monde entier. C’est cette « leçon de Vichy » que je veux retenir !
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