Dans l'actualité cette semaine : la guerre fait rage en Ukraine, un conflit où politique et religion se mêlent, et les restrictions sanitaires assouplies en France. Pour aborder le lien entre politique et religieux et l'impact de ces deux années de pandémie sur la vie de l'Eglise, Nina Pavan reçoit le Pasteur Roberto Beltrami, le Père Jean Gueit et Amaury Guillem.
Dans l'actualité de la semaine la guerre en Ukraine qui fait rage aux portes de l'Europe. Déjà deux millions de personnes déplacées, des bombardements qui s'intensifient sur les grandes villes ukrainiennes et qui se rapprochent de la frontière européenne.
Dans ce conflit, la religion joue un rôle important. La religion orthodoxe étant largement ethnique, c'est à dire rattaché à un patriarcat géographiquement bien défini (Moscou, Constantinople ou Kiev par exemple).
Depuis 2014, la révolution de Maïdan et la prise de la Crimée par la Russie, deux patriarcats orthodoxes se font face. L'Ukrainien et le Russe. Le patriarcat ukrainien s'est détaché de Moscou à cette occasion. Ce détachement est l'une des premières pertes d'influence de Moscou sur l'Ukraine, et donc une étape à ne pas oublier dans cette guerre pour le contrôle de l'Ukraine.
Le Métropolite de Moscou a pris position pour l'Ukraine et donc contre le patriarcat [russe]. C'est une première ! Jean Gueit prêtre de la paroisse Saint Hermogène de Marseille.
350 prêtres orthodoxes, une infime minorité sur les 35 000 que compte la Russie, signent une lettre ouverte pour demander la fin immédiate de cette "guerre fratricide". Appel qui pourrait sembler dérisoire après que le patriarche de Moscou ait ouvertement soutenu Vladimir Poutine.
L'Eglise face au Covid
La divine liturgie orthodoxe, le culte protestant ou la messe catholique seront-ils profondément transformés par deux années de restrictions sanitaires ?
Pour Jean Gueit certains garderont le masque, marqués par ces deux années de pandémie, mais il veut croire à un retour à la normale. La divine liturgie orthodoxe, comme la messe catholique, a été largement repensée pendant la période de Covid, beaucoup de gestes liturgiques ne pouvaient pas être réalisés et le retour à la normale est particulièrement attendu.
Dieu merci, nous partageons toujours le même pain. Roberto Beltrami, pasteur de l'Eglise Protestante Unie de France à Aubagne.
Depuis deux ans, finie la même coupe de vin pour vivre la communion du corps du Christ. La symbolique de la Cène s'en est trouvée changée, mais selon Roberto Beltrami, pasteur du pays d'Aubagne et de l'étoile, la communion autour du même pain; brisé pour tous, permet de maintenir l'ancrage théologique de ce moment si important pour les chrétiens.
Malgré la détente des restrictions sanitaires certains appellent tout de même à la prudence dans l'Eglise, comme l'archevêque d'Aix et d'Arles, Monseigneur Dufour. Il insiste aussi sur l'importance de ne pas juger ceux qui préfèreront désormais manifester "plus sobrement leur amitié et leur affection".
Tous les vendredis deux représentants de confessions chrétiennes différentes commentent, en direct, l'actualité qui a marqué la semaine.
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