Les actes de vandalisme et de profanation contre des lieux de culte se suivent et se ressemblent, aux quatre coins de l’Hexagone. La semaine dernière, des Yvelines au département du Gard, en passant par la côte d’or et le Tarn, une cathédrale et quatre églises ont été dégradées, souillées. Des actes qui ont profondément meurtri la communauté catholique.
Illustration à Dijon où 'Église Notre Dame située au coeur du centre-ville a été prise pour cible tôt samedi matin. Un individu a commis des dégradations dans le chœur de l’église avant d’ouvrir le tabernacle et de répandre les hosties sur le maître-autel. Cet édifice du XIIIème siècle où croyants et touristes se pressent a dû être fermé quelques heures. Pour les fidèles, c’est une atteinte grave au patrimoine et au coeur de leur foi chrétienne.
L'église Notre Dame de Dijon a été fermée toute la journée de samedi jusqu’à la célébration à 17h30 d'une "messe de réparation" par l'archevêque de Dijon Mgr Roland Minnerath. Le père Emmanuel Pic, prêtre de la paroisse est revenu au micro de Pauline de Torsiac sur le sens et l’importance du rite pénitentiel de réparation après la profanation d’une église.
Le même rituel aura lieu à Nîmes demain où la petite église de Notre-Dame des Enfants a elle aussi été profanée mercredi dernier. Le tabernacle de l'église a été cassé, des hosties projetées sur les murs et à terre, divers objets religieux dégradés et des excréments jetés sur les murs intérieurs de l'édifice. L'Église distingue cependant la "profanation" de l'acte de "vandalisme". Renverser une statue, briser des objets religieux, relèverait du vandalisme. La profanation résulte d'un saccage des hosties consacrées, conservées dans le tabernacle de l'autel.
La série noire de ces dégradation et profanations de lieux de culte catholiques a en fait démarré lundi dernier. Ce jour là c’est l'Église Saint Nicolas de Houille dans les Yvelines qui était visée. Le curé de la paroisse a retrouvé la statue d’une Vierge à l’enfant à terre, en mille morceaux. Dans cette église, il s'agissait de la troisième profanation en dix jours.
Le lendemain, dans le Tarn c’est une forte odeur de brûlé qui donne l'alerte à Lavaur. La secrétaire de la paroisse découvre plusieurs départs de feu dans une chapelle de la cathédrale. Une croix a également été renversée et une statue du Christ profanée. Depuis, un adolescent de 17 ans est passé aux aveux. Il s'est présenté avec ses parents à la brigade de gendarmerie de Lavaur. Il comparaîtra, avec un complice, le 15 mars prochain, devant un juge des enfants. Mgr Jean Legrez, évêque d'Albi déplore un "acte stupide mais grave".
Dans la plupart de ces cas, une plainte a été déposée, et les enquêtes de police sont en cours. En attendant, l’épiscopat préfère ne pas mettre de l’huile sur le feu dans un contexte tendu. Mais selon les chiffres 2017 du ministère de l'Intérieur, les actes contre les sites chrétiens représentent 90% des attaques commises tous les sites cultuels confondus. Sur les 978 actes recensés, 878 visent des lieux de culte ou cimetières chrétiens.
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