Les animaux de compagnie, victimes collatérales de l'inflation

Une hausse de plus de 15%

 

En un an, le prix de l'alimentation pour animaux a explosé de 13% dans les supermarchés. Il faut désormais compter entre 7€ et 10€ pour 1,5 kg de croquettes pour chats, entre 15€ et 20€ pour 10 kg de croquettes pour chiens. A la fin de l'année, les centimes s'additionnent et chaque Français dépense 200€ de plus pour l'alimentation de son animal, par rapport à 2020.

Si les pistes d'explications sont nombreuses, hausse du prix de la volaille, des céréales ou de la graisse animale, les distributeurs pointent du doigt la responsabilité des deux géants du secteur : le Suisse Nestlé (Purina, Friskies...) et l'Américain Mars (Whiskas, Royal Canin...) qui règnent sans partage sur le marché et refusent de revoir à la baisse leur marge fixée à 20%. 

Au contraire, la situation devrait encore se dégrader pour les propriétaires d'animaux de compagnie, avec une hausse de 40% du prix des croquettes, attendue en 2023.

 

Les adoptions ont baissé de 50% 

 

Les ménages les plus précaires doivent faire des arbitrages

 

Face à l'envolée des prix, 20% des Français ont réduit la quantité ou la qualité de nourriture de leur animal. Mais pour d'autres, serrer la ceinture de leur compagnon ne suffit pas, 14% des propriétaires songent à s'en séparer.
"La liste d'attente pour les abandons s'allonge" confirme Nadia Bashon, présidente de la SPA de Savoie. Mais ici, le refuge est complet, une cinquantaine de chiens et une vingtaine de chats attendent de trouver une nouvelle famille. Difficile de faire une place aux nouveaux venus.

Parce qu'en parallèle, les projets d'adoptions sont également mis à mal par l'inflation. "On constate une baisse de 50% des adoptions" regrette Nadia Bashon, "les ménages renoncent à adopter un chien, surtout les plus gros, ceux qui mangent beaucoup".

Un crève-coeur pour la S.P.A mais aussi une véritable source d'inquiétude pour le refuge. Ici aussi, les gueules à nourrir sont nombreuses, les factures, notamment d'électricité, s'accumulent et les ressources financières manquent. "Avec l'inflation, les dons d'argent et de nourriture sont en baisse" explique la présidente "la petite somme que l'on demande à l'adoption ne couvre même pas les frais vétérinaire, oui, c'est inquiétant".